Prague – une destination prisée de touristes chinois
Au menu de cette revue de presse hebdomadaire, il sera d’abord question de l’intérêt croissant des touristes chinois pour la ville de Prague. Mais on parlera aussi, à travers une série d’articles, de la menace terroriste en Tchéquie, d’extrémisme en musique ou encore de sciences naturelles.
« Auparavant, les touristes chinois privilégiaient des pays de l’Europe occidentale, comme la France, l’Italie ou la Suisse, alors que maintenant, ils aiment s’arrêter pour quelques jours à Prague avant de continuer ailleurs. Pour la première fois aussi, au cours du troisième trimestre, ils ont dépensé dans la capitale tchèque plus d’argent que les touristes russes, pourtant connus pour leur capacité à ne pas regarder à la dépense. Il n’est donc pas étonnant que pour les agences de voyage et les hôteliers locaux, la clientèle chinoise annonce de belles perspectives. »
L’augmentation du nombre de touristes chinois dans le pays va de pair avec celle du volume des échanges entre Prague et Pékin, échanges auxquels la toute récente visite en Chine du Premier ministre Bohuslav Sobotka a donné une nouvelle et importante impulsion. L’auteur de l’article constate cependant qu’en dépit de la croissance des investissements chinois en Tchéquie, la République tchèque ne représente que le 36e partenaire commercial de la Chine. Les exportations tchèques vers la Chine, quant à elles, ne cessent de croître. Elles ont augmenté de 20% cette année.
Absence de signes directs de menace terroriste en Tchéquie
Les menaces de terrorisme sont-elles sérieuses en Tchéquie ? Tandis que le Premier ministre, Bohuslav Sobotka, estime que la Tchéquie ne constitue pour les terroristes qu’un pays de transit, le président de la République, Miloš Zeman, considère que « le danger du terrorisme s’est approché de nos frontières ». En tout état de choses, les représentants politiques envisagent de renforcer les compétences des services de renseignements et de la police et préparent une protection accrue de la frontière et des bâtiments stratégiques. Tout en constatant que les informations sur les menaces et les terroristes identifiés par ces services sont gardées secrètes, Jaroslav Spurný a publié dans l’hebdomadaire Respekt un article sur le sujet :« Chaque année, on voit passer par le territoire tchèque une vingtaine d’individus dont les noms sont inscrits sur les listes comptant des milliers de personnes qui sont suspectées, ne serait-ce que vaguement, d’être liées à des terroristes. La plupart de ceux qui nous intéressent ne passent par Prague que pour changer d’avion et ils ne quittent pas l’espace de transit. Au cas où l’un d’entre eux passe une nuit à Prague, il est rigoureusement suivi par le service de renseignement BIS. Au cours des trois dernières années, ce service et la police n’ont révélé aucune information indiquant un acte ou un comportement pouvant menacer la sécurité locale. »
Selon une source anonyme du service de renseignements cité dans l’hebdomadaire Respekt, il existerait tout de même un danger en rapport avec l’afflux non contrôlé des réfugiés en Europe. Même si les experts sécuritaires et policiers ne doutent pas que la majorité écrasante des migrants fuient pour sauver leur vie, ils admettent également que « l’ensemble des migrants constituent pour les services de renseignement un risque, faute de pouvoir identifier comme il le faudrait chacun d’entre eux ». S’agissant des quotas sur la répartition des migrants, auxquels la partie tchèque s’oppose, cette même source a indiqué :
« Avec sa politique d’asile rigoureuse, la Tchéquie réduit les risques sécuritaires, en les déléguant sur d’autres pays. Cette approche nous apporte cependant un autre désavantage, car l’isolement dans lequel nous nous retrouvons nous empêche de partager toutes les informations nécessaires. »
Un groupe de musique proche de l’extrême droite s’impose aux prix annuels de la chanson
Cette année, la presse a prêté une plus grande attention que d’habitude à la proclamation des résultats de l’enquête du « Rossignol tchèque » destinée à distinguer les chanteurs et les groupes les plus populaires de l’année, qui a été retransmis en direct, samedi, par la chaîne de télévision privée Nova. Elle a pu non seulement confirmer le goût traditionnellement très conservateur des participants au vote. Il n’y a eu presque aucun changement dans le palmarès, avec notamment la 40ème victoire remportée par l’éternel Karel Gott qui est venu, malgré la maladie, récupérer en personne son prix, mais aussi avec le succès du groupe Ortel et de son chanteur, proches de l’extrême-droite. Dans un texte mis en ligne sur le site Denikreferendum.cz, František Kostlán souligne que le succès du groupe, dont le leader Tomáš Ortel s’était auparavant produit avec un groupe néonazi, dont il aurait été le co-fondateur, a de quoi nous inquiéter. Il poursuit :« Aujourd’hui, le chanteur fait semblant d’avoir évolué et d’avoir quitté ses positions néonazies pour des positions patriotes. Pourtant, il ne s’agit pas chez lui d’un changement d’opinion, mais simplement d’une autre forme, plus modérée, de ces mêmes idées. Il continue à propager la peur et la haine, tout en choisissant une forme qui est plus acceptable pour un public plus large. Ainsi, des attaques verbales contre les musulmans, les roms et des agressions homophobes sont toujours présentes dans ses chansons. Il n’est pas étonnant que les morceaux les plus populaires soient ceux dont les paroles évoquent l’islam et les mosquées. »
Comme le remarque l’auteur du texte, ce sont justement les paroles du groupe concerné et le climat de haine qu’il provoque qui attire les spectateurs, car son niveau musical est en tout point de vue nul. Il déplore enfin l’absence de réactions de la part des acteurs de la pop music tchèque présents lors de la cérémonie dans la salle. C’est ce que retient également Kristýna Novotná, dans une note publiée sur le site echo24.cz, dont voici un extrait :
« Les artistes qui devraient se sentir les plus concernés par la présence du groupe Ortel, un groupe controversé avec des connotations néonazis et que presque personne ne connaissait avant la cérémonie du « Rossignol tchèque », ont observé le silence. Une dizaine d’entre eux qui ont assisté à la cérémonie et qui ont été à ce sujet interrogés par les journalistes, n’ont même pas voulu répondre. »
D’autres pourtant, comme le rockeur Michael Kocáb, n’ont pas tardé à exprimer leur inquiétude de voir donner autant de voix à un groupe ouvertement néonazi, un fait qui traduirait « la radicalisation du climat au sein de la société ». Certains des spectateurs devant le petit écran, quant à eux, ont pourtant réagi en formulant des critiques à l’adresse de la télévision Nova, pendant qu’une plainte a été portée auprès du Conseil audiovisuel de la Radio et de la Télévision.
Les sciences naturelles, une discipline d’excellence en Tchéquie
La Tchéquie possède des disciplines scientifiques dont elle peut s’enorgueillir. En revanche, il y a aussi celles qui ne font que piétiner et dont les protagonistes font tout simplement semblant d’effectuer des recherches dont les résultats ne peuvent être destinés qu’à des journaux à retentissement local. Dans un article intitulé « La carte de la science » tchèque, publié dans le supplément Česká pozice du quotidien Lidové noviny et qui se réfère aux données révélées par une étude dont les résultats détaillés ont été présentés cette semaine à l’Académie des sciences, Martin Rychlík a écrit :« Ce sont les sciences naturelles et les disciplines techniques qui arrivent à suivre le pas de l’évolution mondiale, tandis que les disciplines s’inscrivant dans les sciences sociales, comme la psychologie ou la pédagogie, ne sont pas à même de défier la concurrence internationale. Plus encore : elles ont tendance à l’ignorer. »
La parasitologie, la chimie, la physique ou la biologie végétale, autant de domaines d’excellence, au côté de certains autres comme les sciences des minerais, la technique d’instruments ou la spectroscopie, qui permettent aux scientifiques tchèques de rivaliser avec la concurrence étrangère.