Première visite officielle d'un président tchèque en Russie
Le président de la République, Vaclav Klaus, a entamé, jeudi, une visite officielle de quatre jours en Russie. Un voyage historique dans l'histoire moderne de la République tchèque, puisqu'il s'agit de la première visite d'Etat d'un président tchèque en Russie.
C'est accompagné d'une importante délégation ministérielle et d'une centaine d'hommes d'affaires que le chef de l'Etat tchèque s'est rendu en Russie. Une visite dont l'objectif, selon Vaclav Klaus, est de mettre en valeur l'importance des relations entre les deux pays. Des paroles d'usage, certes, mais qui n'ont cette fois pas seulement une connotation diplomatique, comme cela est souvent le cas lors de tels voyages, puisque entre 1993, date de la naissance de la République tchèque indépendante, et 2003, les présidents tchèque et russe ne se sont jamais officiellement rencontrés.
Après une décennie marquée par un refroidissement des rapports, Vaclav Klaus s'était alors prononcé pour un dialogue rationnel entre les deux Etats et avait invité Vladimir Poutine pour une visite officielle à Prague. Celle-ci s'est donc déroulée en mars 2006 et le président russe avait fait une déclaration symbolique en reconnaissant la responsabilité morale de son pays, lors de l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du Pacte de Varsovie en août 1968.
Cette fois, c'est Vaclav Klaus qui répond à l'invitation du président russe. Mais les relations entre les deux pays ont été mises quelque peu à mal, ces derniers temps, suite à la réponse positive adressée par le gouvernement tchèque aux Etats-Unis pour l'ouverture de négociations officielles portant sur l'implantation sur son territoire d'un radar dans le cadre plus vaste du déploiement d'un système de défense antimissile, projet qui prévoit également l'installation de dix missiles intercepteurs en Pologne voisine. Une annonce qui a provoqué un courroux en Russie, pas convaincue de la menace de frappes de missiles pesant sur l'Europe et qui affirme même se sentir visée.
Bref, un dossier délicat que Vaclav Klaus compte bien aborder, lors de son entretien avec Vladimir Poutine prévu vendredi midi au Kremlin, afin de mettre les choses à plat. « Je considère le sens de ce voyage en premier lieu dans la nécessité d'expliquer la situation autour de l'implantation du radar américain sur notre territoire, et ce afin que cela n'entraîne en aucun cas une dégradation des relations tchéco-russes. C'est la chose la plus importante », a-t-il ainsi expliqué.Mais si le président tchèque a emmené avec lui une armée d'hommes d'affaires, c'est aussi parce que ce voyage remplit d'autres objectifs, principalement d'ordre économique. Un aspect que Vaclav Klaus a d'ailleurs souligné dans un entretien accordé à un journal moscovite, rappelant que la Russie était un partenaire important de la République tchèque dans le domaine énergétique, notamment pour ses livraisons de pétrole, de gaz mais aussi de combustible nucléaire. Mais il aimerait également voir la coopération se renforcer dans le sens inverse, par exemple pour la reconstruction et la modernisation des sites de production des entreprises russes ou encore la modernisation des anciens moyens de locomotion tchèques, notamment les tramways et les locomotives.