Présidence UE : Paris et Prague "détendent l'atmosphère"
La presse tchèque de ce lundi est revenue sur la brève rencontre entre le premier ministre Mirek Topolánek et Nicolas Sarkozy, vendredi à Paris. Le président français a proposé que le ministre tchèque des Finances participe à la réunion du G20, le 15 novembre à Washington. Le chef de l'Etat français a également indiqué que « s'il devait y avoir une réunion de l'eurogroupe sous présidence tchèque, la présidence européenne (assurée par Prague au premier semestre 2009) serait invitée » à ses travaux, même si la République tchèque ne fait pas partie de la zone euro. De son côté, le chef du gouvernement tchèque a indiqué qu’il laissait à Paris le soin de coprésider l’Union pour la Méditerranée, que Mirek Topolánek considère être le « bébé » de Nicolas Sarkozy.
Cette rencontre parisienne peut-elle être considérée comme un succès pour le gouvernement tchèque, après les récentes spéculations sur son aptitude à assumer la présidence de l’Union européenne ? Réponse de l’éditorialiste du quotidien Hospodářské Noviny, Adam Černý :
« Je pense que ce déjeuner avec le président français et le premier ministre tchèque a aidé à détendre l’atmosphère entre les deux pays après ces récentes spéculations. Je pense aussi qu’il n’est pas négligeable que Mirek Topolánek ait rencontré juste avant d’aller à Paris le chef du plus grand parti de l’opposition, Jiří Paroubek. On n’a pas d’informations détaillées mais on peut envisager qu’il est en train de se développer un accord mutuel sur la scène politique intérieure concernant la présidence tchèque de l’UE. »
D’ailleurs vous insistez sur ce point dans votre éditorial de lundi. C’est-à-dire que le gouvernement et l’opposition se mettraient d’accord pour une sorte de ‘pacte de non-agression’ pour les six mois de la présidence tchèque ?
« L’affaire n’est pas encore conclue, mais ils sont en train de se mettre d’accord là-dessus. C’est très important parce qu’avec les récentes élections régionales et sénatoriales, l’atmosphère politique était brouillée par les campagnes électorales et il était difficile d’imaginer un tel accord il y a quelques semaines. »On a parlé d’une sorte de changement de la politique française avec les pays d’Europe centrale et orientale souhaité par Nicolas Sarkozy, après les différends qu’il y a eu avec Jacques Chirac et des déclarations malheureuses. Pensez-vous que, finalement, les Tchèques perçoivent toujours la politique française comme une politique arrogante aujourd’hui ?
« Je n’utiliserais pas ce mot-là, je dirais plutôt que lorsqu’il y a une activité française sur la scène diplomatique, il y a toujours un peu de suspicion, c’est un réflexe presque naturel ici, dans un pays qui ne fait pas partie des grandes puissances du monde... En même temps c’est important que les responsables des deux pays s’entendent et détendent l’atmosphère. Si mes observations sont correctes, je pense que Tchèques et Français ont enfin une relation pragmatique dans le bon sens du terme. »