Présidentielle française : Prague aussi salue la victoire d’Emmanuel Macron au premier tour

Emmanuel Macron, photo: ČTK

« Un espoir pour l’Europe, une chance pour la France, une bonne nouvelle pour la République tchèque » : c’est ainsi que l’on pourrait résumer les réactions de la scène politique tchèque suite à la qualification, dimanche, d’Emmanuel Macron, leader du mouvement En marche !, pour le second tour de l’élection présidentielle en France.

Emmanuel Macron,  photo: ČTK
Dès l’annonce des premiers résultats non officiels du premier tour, le Premier ministre Bohuslav Sobotka a salué sur son compte Twitter le succès du candidat centriste et pro-européen qui, selon le chef du gouvernement tchèque, représente « un espoir pour tous ceux qui en ont assez du nationalisme, de l’extrémisme et du populisme ». Le vice-Premier ministre et ministre des Finances Andrej Babiš, dont le mouvement ANO se positionne, lui aussi, contre l’establishment, a applaudi la déconfiture des deux principaux partis politiques français, socialiste et républicain : « Les partis politiques traditionnels ont perdu, ce qui va dans le sens de la tendance générale en Europe. M. Macron est un meilleur candidat. C’est lui qui deviendra président à mon avis », a déclaré Andrej Babiš à la Télévision tchèque.

Si le chef de l’Etat, Miloš Zeman, s’est refusé à commenter les résultats de ce premier tour, son adversaire et candidat à l’élection présidentielle tchèque en 2018 Michal Horáček a soutenu indirectement Emmanuel Macron en faisant part de son souhait de voir « les Français apporter tout leur soutien au grand projet européen ».

Marine Le Pen,  photo: ČTK
Certains médias tchèques apportent l’image d’un système politique français traditionnel « en ruines ». Dans une interview pour la télévision publique, l’ambassadeur tchèque en France Petr Drulák a indiqué que l’arrivée d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen, présidente du Front national, en tête du scrutin ne constituait pas une surprise pour lui. Le diplomate en poste à Paris a souligné que « les Français avaient exprimé un manque considérable de confiance envers les grands partis politiques qui représentaient les piliers de la Ve république et leur envie d’autre chose ».

« Ce n’est pas uniquement l’avenir de la France qui est en jeu. Cette élection représente un grand pari pour l’Union européenne », écrit Ladislav Kryzánek dans les pages du quotidien Mladá fronta Dnes, en soulignant le fait que huit des onze candidats à ce premier tour proposaient la sortie de la France de l’UE, son retrait de la zone euro ou encore une reconstruction totale des relations entre la France et l’UE.

Enfin, le journaliste Jiří Sládek va plus loin encore dans son édito en une du quotidien Lidové noviny. Selon lui, le favori de cette élection Emmanuel Macron devra encore défendre sa position à plusieurs reprises, d’abord lors du second tour, puis, en cas de victoire, devant la nouvelle Assemblée nationale qui se formera après les élections législatives en juin prochain. « Avoir un président français faible serait une mauvaise nouvelle pour l’Europe, une nouvelle presqu’aussi mauvaise que la victoire de Marine Le Pen aux élections présidentielles », conclut le journaliste tchèque.