Presse : la protection policière d’élus de Prague causée par des menaces russes

Жанна Немцова и мэр Праги Зденек Гржиб, фото: Игорь Будыкин

Selon la presse tchèque, le placement sous protection policière de plusieurs élus de Prague, dont le maire Zdeněk Hřib, serait dû à des menaces venant de la Russie, après le déboulonnage de la statue du maréchal soviétique Ivan Koniev et la décision de donner le nom de l’opposant russe assassiné Boris Nemtsov à la place sur laquelle se trouve l’ambassade russe.

Zdeněk Hřib  (au milieu),  photo: Igor Budykin
Citant des sources dans les services tchèques de renseignement, l’hebdomadaire Respekt indique dans son édition de lundi qu’un ressortissant russe est arrivé début avril à Prague muni d’un passeport diplomatique et avec sur lui de la ricine, un poison très toxique considéré comme une arme biologique.

Selon le journal Denik N, « cette information a été l’un des sujets évoqués par le ministre tchèque des Affaires étrangères Tomáš Petříček avec l’ambassadeur russe Alexander Zmeyevsky, qui a été averti contre toute action entreprise contre des politiciens tchèques ».

Dans un communiqué publié lundi soir, l’ambassade russe à Prague estime qu' « il est évident qu'il s'agit de la continuation de la campagne croissante d'information destinée à discréditer notre pays et à en imposer une image hostile au public tchèque ».

Le maire de Prague a confirmé la semaine dernière être sous protection policière, tout comme Ondřej Kolář, le maire du sixième arrondissement où se trouvait la statue du maréchal et où se trouve l’ambassade russe, dont la nouvelle adresse officielle - celle d’un autre bâtiment - ne porte pas le nom de Boris Nemtsov.

Ondřej Kolář,  photo: Tereza Melicharová,  CC BY 1.0
A la télévision publique tchèque, Ondřej Kolář a précisé ce mardi avoir été placé dans un endroit secret que même sa famille ne connaît pas. « Je suis dans un endroit éloigné, j’ai éteint mon téléphone et tout le reste, et c’est vrai qu’il y a ici un régime de sécurité », a indiqué l’élu.

« C’est vrai que les relations avec la Russie ne sont pas florissantes en ce moment », a concèdé le chef de la diplomatie tchèque dans le quotidien Hospodářské Noviny. Tomáš Petříček évoque toutefois la possibilité de négocier avec Moscou pour que la statue du maréchal Koniev – héros de guerre mais considéré comme oppresseur après-guerre en Europe centrale – « soit installée sur le territoire de la Fédération russe ».

Pavel Novotný fait lui aussi partie des élus désormais protégés par la police selon la presse locale. Il prévoit dans son quartier de Řeporyje, en banlieue de Prague, de faire poser une plaque en hommage à l’armée de Vlassov – une initiative là aussi très mal perçue à Moscou.