Presse : « Tchéquie » ou « République tchèque » ?

La Tchéquie (Česko), le nom court de la République tchèque (Česká republika), continue d’avoir autant de sympathisants que d’adversaires. Plus de détails dans cette nouvelle revue de presse. Un sujet politique également au menu : les principaux enjeux des élections législatives d’octobre. Il y sera ensuite question de l’augmentation du prestige de la profession d’enseignant en Tchéquie. L’optimisme lié à l’économie tchèque est le dernier sujet traité.

« Je ne serai jamais un fan de la République tchèque. » C’est ce qu’a déclaré l’auteur d’une note qui a été publiée sur le site Novinky.cz la veille du match que se disputaient à l’Euro de football les équipes tchèque et danoise. Voici son explication :

« Evidemment, je suis et je serai le supporter de la sélection tchèque. Mais je suis très surpris, une fois de plus, de voir que les statistiques officielles de l’UEFA présentent notre pays comme ‘the Czech Republic’ (République tchèque). Tous les autres Etats sont appelés par leur nom géographique composé d’un seul mot. Par ailleurs, aux Jeux olympiques d’été de Tokyo, les athlètes tchèques seront vêtus de costumes portant cette même inscription. »

Photo: Ozan Kose,  ČTK/AP

« Doit-on croire que les fans dans les tribunes sont impatients de savoir ce que la Tchéquie représente et quel est son arrangement politique ? S’agit-il d’une république, d’une monarchie ou d’une fédération ? », s’interroge le publiciste sur un ton ironique et de poursuivre :

« Certes, la faute n’est pas à l’UEFA. C’est nous-mêmes qui en sommes responsables, car trente ans après la division de la Tchécoslovaquie en 1993, nous ne savons pas définir comment en fait notre patrie s’appelle. Le problème ne touche pas seulement le sport. Cette appellation officielle est utilisée également pour les agences qui ont en charge la promotion du pays, comme CzechTourism ou CzechInvest. Et pourtant, le gouvernement a pris en 1996 la décision d’adopter officiellement la forme courte Česko (Tchéquie) en plus de la forme longue et de l’inscrire ainsi à l’ONU.»

L’auteur de la note rappelle que la dénomination courte avait et continue d’avoir beaucoup d’adversaires, connus et influents. Parmi eux, les deux anciens présidents, Václav Havel et Václav Klaus.

Les enjeux des prochaines élections législatives

Même en pleine période de vacances, la lutte politique en Tchéquie entre dans sa phase chaude. Un point sur lequel l’ensemble des périodiques locaux se mettent d’accord. Le journal en ligne Forum24.cz a à ce propos rapporté :

Photo: Brian Merrill,  Pixabay,  Pixabay License

« La société tchèque est divisée, presqu’à parts égales, en deux camps. Malgré l’existence d’un assez grand nombre de partis et de coalitions, on voit s’établir deux principaux courants. Celui qui est proche du président Miloš Zeman et que l’on peut caractériser d’‘oriental’ est composé du mouvement ANO d’Andrej Babiš, de communistes, du parti xénophobe SPD et du parti ‘policier’ Přísaha (le Serment). Le courant pro-occidental est représenté par deux coalitions démocratiques, Spolu et PirSTAN. D’après ce que révèlent les sondages, la migration des électeurs entre ces deux camps est pratiquement nulle, tandis que celle en leur sein est assez fréquente ».

De l’avis du commentateur, le bloc ‘oriental’ est extrêmement dangereux pour l’avenir de la liberté en Tchéquie. « Son succès ébranlerait très probablement les relations du pays avec l’Union européenne. On ne saurait même exclure la possibilité d’un référendum sur la sortie du pays de l’UE », prétend-il avant d’insister sur la « mobilisation de la partie démocratique de la société » :

Photo: Filip Jandourek,  Radio tchèque

« Il se peut que l’opinion publique sera manipulée de façon à ce que la Tchéquie devienne une version de la Hongrie ou, pire encore, celle de la Biélorussie. »

L’auteur d’une analyse publiée dans le quotidien Deník N de ce mercredi remarque à son tour que les élections législatives qui auront lieu en octobre seront non seulement intéressantes, mais aussi importantes :

« On voit se dessiner plusieurs lignes de bataille. Outre la lutte pour la victoire, l’important sera également de suivre combien de partis seront représentés à la Chambre des députés ce qui influencera la formation du prochain cabinet. Mais le principal enjeu concerne l’orientation future du pays ».

La cote de la profession d’enseignant en hausse en Tchéquie

« Etre enseignant n’est plus en Tchéquie la même chose qu’il y vingt ans de cela ». C’est du moins ce qu’estime l’auteur d’un texte publié sur le site Aktuálně.cz qui illustre ce constat sur les révélations de la version tchèque d’un récent concours international :

Photo: Šárka Kuchtová,  Radio tchèque

« L’image que donne la trentaine de finalistes tchèques du prix international pour les instituteurs Global Teacher prize est très encourageante. D’abord, c’est parce qu’il y a parmi eux beaucoup de jeunes, hommes et femmes, ayant acquis des expériences internationales. Un autre élément à retenir c’est que leur façon d’enseigner diffère foncièrement du concept traditionnel connu auparavant. On voit effectivement augmenter le nombre d’enseignants qui sont  prêts à approfondir leur formation spécialiséee et qui font preuve d’un grand élan. Ils enseignent car ça leur plaît et parce qu’ils veulent se rendre utiles ».

Photo illustrative: Julia M Cameron,  Pexels,  CC0 1.0 DEED

Cette année, le jury du concours a prêté une attention particulière à la capacité des candidats d’enseigner en ligne, ce qui lui a permis d’apprécier la vitesse avec laquelle ils ont réussi à s’y adapter. « Les vidéos de l’un des gagnants avaient, par exemple, des millions de visites », témoigne le publiciste du site aktualne.czAktuálně.cz avant de conclure :

« Certes, on ne saurait être satisfait de l’état de l’ensemble du système scolaire tchèque. On peut néanmoins constater que le nombre d’enseignants brillants augmente et qu’ils sont plus jeunes que jamais. Et même si l’âge ne constitue pas une qualité en soi, on peut s’en féliciter. C’est une preuve de l’intérêt croissant pour cette profession et un bon point de départ pour l’avenir ».

Economie tchèque : l’heure est à l’optimisme

« Le retour à la situation normale est possible, bien que les obstacles à franchir demeurent nombreux ». Tel est le titre d’un texte publié dans l’édition de ce jeudi du quotidien Hospodářské noviny qui s’est penché sur la condition économique du pays et dans lequel on pouvait lire :

« En lien avec la propagation du variant Delta, la pandémie de coronavirus n’a pas encore dit son dernier mot. Toutefois, l’heure de l’économie tchèque est désormais à un optimisme peu commun. En témoignent non seulement les  indices relatifs à l’industrie, mais aussi les résultats que révèlent les sondages mensuels concernant le taux de confiance des entreprises locales, tous secteurs confondus. Ces dernières évaluent mieux leur situation actuelle, tout en ayant de grandes attentes liées aux mois à venir. Cela concerne même le tourisme qui a été lourdement affecté par les restrictions pandémiques. Bref, les hommes d’affaires s’attendent à une augmentation proche de la demande de leurs produits et services et à ce que la vie économique revienne à ce qu’elle avait été avant la pandémie. »

Photo: Ken Teegardin,  Flickr,  CC BY-SA 2.0

L’auteur du texte dans Hospodářské noviny prône un optimisme plus prudent. Selon lui, un tel retour est incertain. Le manque de main d’oeuvre, le mauvais fonctionnement des transports maritimes et aériens, la pénurie de matériaux de construction, autant de facteurs parmi beaucoup d’autres qui ont un impact négatif sur la condition économique du pays. « Et on ne sait pas si, par des temps incertains, les gens retrouveront leur goût de la consommation et reviendront à leur habitude traditionnelle de partir en vacances, malgré les prix élevés de l’hôtellerie et de la restauration », ajoute-t-il.