Procréation assistée : les hommes tchèques seront-ils remboursés eux aussi ?
Les hommes en République tchèque pourraient avoir le droit eux aussi de se voir rembourser trois tentatives de procréation médicalement assistée, comme cela est le cas pour les femmes. C’est du moins ce que propose l’Association tchèque des gynécologues et obstétriciens. Bien que les hommes soient dans la moitié de cas « responsables » de l’infertilité des couples, les caisses d’assurance maladie ne couvrent actuellement aucun traitement permettant d’aboutir à la conception d’un enfant.
« J’ai rencontré un couple où la femme suivait des traitements alors que la cause de l’infertilité se trouvait chez son mari. Puis ils ont divorcé. Tous les deux sont revenus me consulter dans mon cabinet avec leurs nouveaux conjoints et souhaitaient encore essayer la fécondation artificielle. Comme on savait que la cause de la stérilité du couple était le sperme de l’homme, celui-ci a pu bénéficier de trois nouvelles tentatives qui auraient dû être de sa nouvelle conjointe. En revanche, comme son ex-femme avait déjà précédemment épuisé ses trois tentatives, elle et son nouveau partenaire ont été contraints de payer la totalité des traitements. »
Hana Višňová précise qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé. De nombreux couples sont confrontés à des problèmes similaires et paient souvent des sommes astronomiques, chaque nouvelle tentative coûtant quelque 50 000 couronnes (1 850 euros). C’est la raison pour laquelle le médecin demande à ce que les caisses d’assurance prennent en charge désormais trois tentatives pour les femmes et trois autres pour les hommes.Plusieurs de ses collègues de l’Association tchèque des gynécologues et obstétriciens se sont exprimés en faveur du projet. Comme l’explique Hana Višňová, le système actuel peut avoir des conséquences discriminatoires également par exemple pour les couples formés de deux personnes de nationalité différente :
« Il y a des couples où seulement un des partenaires est assuré en Tchéquie et l’autre à l’étranger. Si c’est la femme qui est assurée ici, le couple peut bénéficier des tentatives de procréation assistée remboursées. Mais si c’est l’homme qui cotise en République tchèque tandis que sa conjointe le fait ailleurs, ils doivent régler eux-mêmes les traitements. »
Avant de pouvoir entrer en pratique, cette proposition, qui existe actuellement déjà dans plusieurs pays occidentaux, et notamment en Allemagne, devrait d’abord être adoptée par le Parlement. Soutenue par plusieurs députés du comité parlementaire pour la santé, qui se disent « ouverts aux discussions », elle est toutefois refusée pour l’instant par le ministre de la Santé, Svatopluk Němeček, qui considère ces changements comme superflus.A noter encore qu’un autre projet visant à changer ce système est actuellement élaboré par la ministre du Travail et des Affaires sociales. Ne serait-ce que pour les femmes, Michaela Marksová souhaite faire passer de trois à six le nombre de tentatives prises en charge par les assurances.