Produits bio, un marché en plein essor aussi en République tchèque

Comme nous l’avons annoncé dans notre édition précédente, mardi, c’est un miel de Šumava qui a été récemment élu « Produit alimentaire bio tchèque 2007 ». La sixième édition de ce concours était aussi l’occasion de s’intéresser au marché tchèque de la culture écologique, un marché en plein essor, comme l’a confirmé pour Radio Prague Tom Václavík, de Green marketing, société spécialisée dans la communication pour une agriculture écologique :

Tom Václavík
« Je pense que le potentiel des produits alimentaires bio est immense, que ce soit sur le marché tchèque ou mondial. L’année dernière, leur consommation a de nouveau augmenté de plusieurs dizaines de pourcent et a dépassé le milliard de couronnes. Il n’en reste pas moins qu’il convient de relativiser ces chiffres car la part du bio dans la consommation totale de produits alimentaires n’atteint même pas 1 %, tandis que dans les pays voisins comme l’Autriche et l’Allemagne, cette part est au moins de 4 %. Cela veut dire que le potentiel de développement des produits bio en République tchèque est très important. Il n’y a aucune raison pour que cela n’évolue pas positivement comme dans les autres pays européens autour de nous. C’est pourquoi je pense que la consommation va encore augmenter très fortement dans les années à venir. »

Si comme dans le reste de l’Europe, le secteur du bio est donc en progression en République tchèque, la consommation semble toutefois se concentrer essentiellement à la capitale.

« Le marché le plus important se trouve bien entendu à Prague et dans les autres grandes villes du pays. Cela est dû au fait que les consommateurs types de produits bio sont des gens qui ont des revenus et un niveau d’études supérieurs, ne serait-ce que légèrement, à la moyenne. Il s’agit d’une population qui est bien informée, et ce sont justement des gens qui vivent généralement dans les grandes villes. Néanmoins, là aussi, il faut quelque peu relativiser, car la consommation est également adéquate en milieu rural. Il y a encore beaucoup de Tchèques qui ont leur propre potager et cultivent donc eux-mêmes leurs légumes et fruits. Logiquement, dans ces endroits, la demande de produits bio est moindre, notamment pour les produits importés. »

De leur côté, il semble que les producteurs tchèques aient mis du temps à réagir à cette évolution d’un marché qui en est encore finalement à ses débuts à l’échelle locale. Est-ce parce qu’ils redoutent de possibles retours sur investissements faibles et incertains ?

« Non, c’est plutôt une importante opportunité pour eux. Les chiffres et l’évolution de l’agriculture biologique pour l’année dernière le prouvent. Rien qu’en 2007, 45 % de nouveaux fermiers écologiques ont été recensés. Leur nombre s’élève aujourd’hui à environ 1 300. Les agriculteurs commencent à prendre conscience que c’est un marché en développement et qu’il est intéressant de cultiver non pas seulement pour les dotations qui sont versées à l’agriculture écologique, mais aussi parce que ce sont des produits qui se vendent bien à de bons prix. »

Selon les spécialistes du secteur, le montant de la consommation de produits alimentaires bio pourrait s’élever jusqu’à 3,2 milliards de couronnes (près de 125 millions d’euros) en 2011, soit une multiplication par trois des chiffres actuels.