Promouvoir la francophonie en République tchèque
Les activités que le Cefres, Centre de recherche en sciences sociales, déploie à Prague depuis une quinzaine d'années, sont destinées aux Français et aux Tchèques, toutes générations confondues, les jeunes étant pourtant un groupe prioritairement visé. Une explication de son directeur Christian Lequesne.
« Nous avons toutes les classes d'âge et de plus en plus de jeunes gens ce qui correspond aussi, je pense, au renouveau de l'apprentissage de la langue française depuis 1989. Bien sûr le français n'est pas la première langue parlée, elle est derrière d'autres langues, l'anglais notamment, mais il y a des filières qualitatives, des lycées bilingues et des cours à l'université qui font que l'on a maintenant un renouveau de jeunes gens qui sont en mesure de suivre nos activités en langue française. C'est un phénomène très intéressant pour un sociologue, car d'ailleurs je vois dans les classes d'âge du public francophone des gens qui ont eu leur éducation secondaire avant les années soixante et qui maîtrisent très très bien le français, il y a dans la classe entre 40 et 60 ans un peu moins de locuteurs francophones et il y a donc maintenant un renouveau avec les jeunes qui ont été formés après les changements politiques dans les années quatre-vingt-dix. Je pense que cela correspond aussi à la volonté des jeunes gens qui ont la chance de faire des études supérieures - il ne faut jamais oublier que tous les jeunes gens ne font pas des études supérieures - notamment dans le domaine des sciences politiques, de développer la diversité linguistique. Je suis très frappé de voir parmi les étudiants à l'Université Charles qui parlent outre le tchèque trois autres langues. Je pense que cela correspond aussi à la mobilité de ces jeunes gens qui ont maintenant la possibilité de voyager et de partir six mois à n'importe quelle université du monde. Ils s'intègrent parfaitement à cette génération que l'on appelait la génération Erasmus. Cette mobilité crée la conscience d'appartenance à l'espace européen... En ce qui concerne nos priorités, il s'agit de nous servir de cette relation privilégiée franco-tchèque pour essayer de traiter des thèmes européens. Je crois qu'il est aujourd'hui très important de pouvoir réfléchir aux phénomènes politiques, sociaux et historiques dans le cadre de toute l'Europe... »