Publication de la liste officielle des agents de la STB
La publication de la liste officielle des anciens agents de la STB, police secrète du régime communiste en Tchécoslovaquie, suscite un grand intérêt de la population tchèque.
Quelque 75 000 noms figurent sur cette liste rendue publique, ce jeudi, par le ministère tchèque de l'Intérieur. Les exemplaires disponibles de ce document ont été aussitôt épuisés, et le site du ministère sur le web est devenu bientôt inaccessible à cause du trop grand nombre de personnes désirant s'y connecter. Selon les représentants du ministère, la liste comprend les noms des agents actifs de la STB dont aussi 3150 résidants étrangers qui informaient la police secrète notamment sur les activités d'exilés tchèques. Le vice-ministre de l'Intérieur, Vladimir Zeman, affirme que la majorité écrasante des personnes fichées (près de 99 %) se sont engagées par écrit à collaborer avec la police secrète. Il admet cependant qu'il peut y avoir aussi des personnes qui n'étaient pas des collaborateurs actifs. Bien entendu on y trouve les noms d'hommes politiques et de célébrités du passé et du présent ce qui attise la curiosité du public et donne à cette publication le goût du scandale.
Pourtant, ce n'est pas la première liste publiée des agents de la STB. Déjà au lendemain de la révolution de velours, l'ancien dissident et éditeur, Petr Cibulka, publiait le fichier non officiel de la police secrète comprenant près de 200 000 noms. Aujourd'hui, il dénonce le caractère incomplet de la liste du ministère de l'Intérieur qu'il n'hésite pas à qualifier de supercherie. Selon Cibulka, on aurait éliminé de la liste officielle les noms d'agents actifs et aussi ceux, ce qui est encore plus grave, des personnes qui sont entrées, après 1989, dans la vie politique. Le vice-ministre Vladimir Zeman précise, cependant, que parmi les noms éliminés, il y aussi ceux des personnes fichées comme confidents ou candidats de la collaboration que la STB suivait de loin sans les en mettre au courant. Quoi qu'il en soit, le ministère se prépare, déjà, à d'innombrables procès qui seront intentés contre l'Etat par les personnes cherchant à laver leurs noms du soupçon de la collaboration. Si la justice leur donne raison, on sera obligé d'effacer leurs noms de la liste.