Attaque du Hamas : la classe politique tchèque solidaire avec Israël, malgré Nétanyahou

Des missiles sont lancées par des militants palestiniens de la bande de Gaza vers Israël, à Gaza, samedi 7 octobre 2023

Ce lundi, Benyamin Netanyahu et plusieurs de ses ministres auraient dû participer, à Prague, à une réunion avec le gouvernement tchèque qui, une nouvelle fois, devait confirmer l’excellence des relations entre les deux pays. La Tchéquie pouvant être considérée comme un des plus proches alliés d’Israël en Europe, les réactions y ont forcément été nombreuses suite à l’attaque, samedi, du Hamas contre l’État hébreu.

Jan Lipavský | Photo: Michal Kamaryt,  ČTK

« Aide directe et soutien sur la scène internationale » promis par le chef de la diplomatie Jan Lipavský, soutien réitéré à plusieurs reprises par le Premier ministre Petr Fiala « aux  efforts d’Israël pour vivre en paix et en sécurité », ou encore condamnation par le président de la République, Petr Pavel, d’une « agression qui provoquera nécessairement une réponse dure et justifiée de la part d’Israël ». Et même un Andrej Babiš qui a réagi en déclarant « qu’après ces terribles événements, une grande partie du monde occidental se rendra compte des conséquences de son soutien à la Palestine ». C’est à l’unisson que la classe politique tchèque a condamné l’attaque du Hamas. Premier vice-ministre des Affaires étrangères interrogé par la rédaction anglophone de Radio Prague International, Jiří Kozák a exprimé le plein soutien de Prague à l’État hébreu :

Jiří Kozák | Photo: MZV ČR

« Le gouvernement tchèque et l’ensemble des Tchèques ont clairement fait savoir qu’il s’agissait d’une attaque terroriste inacceptable contre l’État d’Israël et le peuple israélien, et nous observons tous ce qui est en train de se passer. Les images sont tout simplement incroyables. Il ne s’agit aucunement d’un acte politique, mais d’un acte terroriste. Ce qui importe maintenant pour les amis d’Israël, c’est de dire clairement que nous comprenons la situation et que nous soutenons Israël dans la défense de son propre peuple et de son propre territoire contre cette attaque barbare. »

Si, de manière générale, et comme pour la dualité des positions observées depuis un an et demi face à la guerre en Ukraine, l’opinion mondiale est profondée divisée sur ce nouveau conflit israélo-palestinien, en Tchéquie, c’est traditionnellement beaucoup moins le cas. Dans le quotidien économique Hospodářské noviny, Pavel Novotný, journaliste spécialiste du monde arabe et du Proche-Orient, souligne toutefois que « le Hamas n’est pas la seule menace pour la sécurité d’Israël ».  À ses yeux, le gouvernement de Benyamin Nétanyahou en est une autre tout aussi sérieuse. Il explique pourquoi :

« Le cabinet israélien actuel, dirigé par le Premier ministre Nétanyahou, dont l’indifférence hautaine, la soif de gouverner et les efforts acharnés pour éviter les poursuites pour corruption ont plongé Israël dans le chaos politique. C’est lui qui a fait entrer au gouvernement des extrémistes fanatiques et des fous religieux qui, avec une légèreté dilettante, envoient des soldats en Cisjordanie palestinienne pour protéger les colons juifs violents qui y terrorisent les Arabes. »

La fumée d'une attaque aérienne israélienne s'élève dans la ville de Gaza | Photo: Hatem Moussa,  ČTK/AP

Ainsi donc, toujours selon l’auteur, « aussi logique et nécessaire que soit aujourd’hui l’attaque israélienne contre la bande de Gaza d’un point de vue sécuritaire, il ne faut pas en rester là ». Il rappelle aussi que « dans un territoire isolé pas plus grand que les trois quarts de Prague, près de 2,4 millions de personnes vivent dans des conditions misérables, dans un isolement de fait et, surtout, sans aucune perspective d’avenir, et leur haine atavique envers leurs riches voisins situés derrière le mur de séparation ne peut certes pas être excusée, mais elle peut être comprise en partie ».

L’attaque d’Israël sur Gaza | Photo: Adel Han,  ČTK/AP