Quatre-vingts ans A.J.Liehm

Antonin J. Liehm, photo: CTK

A.J.Liehm, journaliste et critique de cinéma, a fêté, ces jours-ci, ses quatre-vingts ans. Depuis l'écrasement du fameux Printemps de Prague en 1968, dont il était l'un des protagonistes, il vit en France, là où, pendant de longues années, il a dirigé la revue Lettre Internationale. Des intellectuels tchèques, français et étrangers lui ont rendu hommage, mardi soir, au Centre tchèque de Paris en discutant des événements marquants des décennies écoulées. Jiri Slavicek a suivi l'événement.

Antonin J. Liehm,  photo: CTK
« La salle Janacek était pleine. Certains ont même dû suivre les débat,s modérés par la grande figure de la gauche française Bernard Guetta, dans l'escalier. La mémoire du Printemps de Prague ne doit pas être oubliée, disaient Jacques Rupnick, Pierre Dax et d'autres. Tout le monde a rendu l'hommage à la Lettre Internationale, revue fondée par A.J.Liehm et son rayonnement intellectuel ».

Ecoutons la réflexion d'A.J.Liehm sur le courage des Tchèques et leur volonté d'entrer si nécessaire en grève. Magda Segertova a reccueilli cette réflexion l'été dernier, pendant sa visite à l'Ecole de cinéma d'Uherske Hradiste.

« On ne peut pas dire que les Tchèques soient moins ou plus courageux que les autres. Encore aujourd'hui j'entends dire, en soirée ou ailleurs, que les Tchèques en 1938 auraient dû résister, qu'ils n'étaient pas courageux. Et moi de répondre : vous n'avez pas honte de dire ça, Monsieur ?... En ce qui concerne la grève, c'est un moyen extême. Il faut que la situation devienne extrême, ça peut arriver, mais ce n'est pas le cas, maintenant. Alors on apprendra à lutter. On peut dire qu'il existe en France une culture de la grève. Les Français aiment faire la grève ».