Quel dénouement de la crise au sein de la social-démocratie tchèque ?

Vladimir Spidla et Stanislav Gross, photo: CTK

Le Premier ministre, Vladimir Spidla, arrivera-t-il à défendre son poste de chef du parti social-démocrate, premier parti de la coalition gouvernementale ?... La réponse à cette question qui préoccupe la scène politique et le public tchèque, depuis voilà une quinzaine de jours, sera donnée, ce samedi 26 juin. Plus de détails avec Alena Gebertova.

Vladimir Spidla
La décision qui tombera lors de la session du comité exécutif du parti social-démocrate, vainqueur des élections législatives de 2002, ne concerne pas seulement ce parti qui semble plongé dans une crise profonde. L'enjeu n'est pas moindre que le maintien ou la chute de l'actuelle coalition gouvernementale. Toujours est-il que Vladimir Spidla veut démissionner au cas où il n'aura pas le soutien, ou si vous voulez la confiance, des membres de son parti. Il se disputera les faveurs de ses confrères avec le jeune Stanislav Gross, ministre de l'Intérieur et vice-président du parti. Nul n'ose, en ce moment, prédire le résultat de leur duel, ni dans le camp des sociaux-démocrates, ni dans les rangs des observateurs et politologues.

« Je veux que le cabinet de coalition puisse continuer », répète Vladimir Spidla. Son ambition est de mener à bien une politique basée sur le consensus et le compromis, point sur des jeux de coulisse. Il s'oppose également à l'idée d'une nouvelle sorte de « contrat d'opposition », contrat qui avait été signé par le précédent cabinet Zeman avec le parti d'opposition l'ODS, ou encore à celle d'un cabinet minoritaire... Le rival supposé de Spidla, Stanislav Gross, lui, demeure laconique. Il n'a même pas dit ouvertement s'il aspirait vraiment au poste de leader de la social-démocrate, tandis que son discours politique demeure vague. N'empêche que les sympathies d'une grande partie des sociaux-démocrates des régions, dont la parole aura le plus de poids, à la session cruciale de ce samedi, sont du côté de Gross.

Stanislav Gross,  photo: CTK
En cas de la chute de Vladimir Spidla, plusieurs scénarios sont possibles : la création d'un nouveau cabinet social-démocrate minoritaire en tête avec Stanislav Gross est l'alternative le plus fréquemment évoquée. Celle des élections anticipées immédiates qui, à en juger d'après les sondages, apporteraient la victoire à l'ODS, semble moins probable.

Les sociaux-démocrates tchèques, dont la cote auprès du public ne cesse de diminuer, sont dans une situation difficile. Jamais encore, peut-on lire dans le quotidien MfDnes de ce vendredi, ils n'avaient à trancher un tel dilemme... Le tout au moment où Milos Zeman, ex-président du parti, très critique à l'égard des deux rivaux potentiels, Spidla et Gross, paraît être prêt à abandonner sa vie paisible de retraité, dans un coin perdu du Plateau tchéco-morave, et à sortir de l'ombre.