Qui pour s'asseoir sur le trône vacant laissé par Vaclav Klaus ?
Après douze ans d'une souveraineté absolue sur "son" Parti civique démocrate, ODS, Vaclav Klaus est appelé à être remplacé. Dans un peu moins de trois semaines, le principal parti de droite en République tchèque se trouvera à un tournant de son existence. Quatre candidats déclarés ont l'intention de succéder à l'une des figures marquantes de la scène politique depuis la révolution de 1989. Présentation des forces en présence.
Apprécié, admiré, parfois même adulé par certains de ses partisans, Vaclav Klaus se sera également souvent montré, tout au long de la dernière décennie, sous un visage foncièrement antipathique aux yeux de ses détracteurs. Quoiqu'il en soit, le seul et unique président du Parti civique démocrate, depuis sa création en 1991, aura marqué de son empreinte l'histoire de la défunte Tchécoslovaquie et de la jeune République tchèque. Mais aujourd'hui, deux mois avant des élections présidentielles qui ne le laissent pas insensible, et surtout après l'humiliant échec de l'ODS aux législatives de juin dernier, c'est sa succession qui se prépare.
Quatre prétendants ont déjà fait part de leur intérêt pour le fauteuil. Deux d'entre eux font figure de favoris : le chef du club des sénateurs ODS, Mirek Topolanek, et, surtout, le député et vice-président du parti, Petr Necas. Ce dernier aurait l'avantage, selon la presse tchèque, de bénéficier du soutien de Vaclav Klaus. Le leader du principal parti d'opposition apprécierait, en effet, le fait que Necas, tout en représentant le changement indispensable à l'avenir des siens, soit aussi le garant des valeurs traditionnelles de l'ODS. Ses tendances conservatrices, notamment en matière de lutte contre la drogue ou encore sur le délicat sujet de la vie en partenariat enregistré, sont certes parfois de nature à provoquer quelques rires railleurs dans les couloirs de la Chambre des députés. N'empêche, Necas n'en reste pas moins une personnalité appréciée dans les milieux de l'ODS, non seulement pour sa loyauté, mais aussi pour son respect teinté d'une admiration très raisonnable du « maître penseur » Klaus. En outre, le nom de l'homme n'a jamais été associé à aucun des scandales, pourtant nombreux, de l'histoire du parti de centre-droite.
Dès lors, tant Mirek Topolanek, malgré le soutien d'une Moravie se plaignant du pragocentrisme de Klaus et de son entourage, que Jan Zahradil et Miroslava Nemcova, les deux autres postulants, ne peuvent se placer qu'en outsiders avec des chances de succès toutes relatives et finalement limitées.