Quotas d'émission de CO2 : Prague est en retard, l'UE à bout de patience
Depuis 2005, les Etats membres de l'UE doivent se doter d'un registre national de quotas d'émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, pour la période 2005-2007, les entreprises tchèques soumises au système d'échange de ces quotas se sont vu allouer au total 97,6 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an.
Pour la période suivante, allant de 2008 à 2012, chaque pays de l'UE avait jusqu'au 30 juin dernier pour remettre à la Commission européenne son deuxième plan national d'allocation des quotas. Or, la République tchèque, au même titre que la Hongrie, l'Italie, l'Autriche, le Danemark ou l'Espagne, n'a toujours pas rempli cette obligation. Un retard qui pourrait coûter cher : la Tchéquie risque de se faire pénaliser par la Cour européenne de justice. L'amande infligée à Prague correspondrait, selon le porte-parole du ministère de l'Industrie et du Commerce, aux prix des quotas d'émissions de CO2 qui s'élèvent, eux, à plusieurs dizaines de milliards de couronnes tchèques.
Si les écologistes, à Prague comme ailleurs en Europe, prônent pour un système plus sévère des allocations de quotas, qui obligerait les entreprises polluantes à investir davantage dans la réduction des émissions de CO2, les autorités tchèques vont à contre sens de ces initiatives. Après avoir enfin élaboré une première version du plan national, dans la foulée des pourparlers pour le prochain gouvernement, les ministères tchèques concernés s'apprêtent à demander une augmentation du volume des émissions à 102 tonnes de CO2 par an, chiffre qui dépasse largement la production de dioxyde de carbone enregistrée l'année dernière. Si le gouvernement réussit à entamer les négociations avec la Commission européenne d'ici à la fin de l'année, les sanctions de la part de celle-ci pourraient encore être évitées.