Radar américain : les Tchèques veulent des contrats et une intégration du système dans l'OTAN
La construction du radar américain en Bohême pourrait commencer à la fin de cette année et les entreprises tchèques pourraient participer à son installation : c’est ce qu’a déclaré le chef de l’agence américaine de défense antimissile, le général Henry Obering. Tout ça bien sûr à condition que le Parlement tchèque donne son accord.
Mercredi et jeudi se tenait à Prague un séminaire destiné à préparer un accord de coopération bilatérale entre la République tchèque et les Etats-Unis. Et la partie tchèque aimerait que le déploiement d’une partie du bouclier antimissile ici s’accompagne de retombées concrètes, sous la forme de contrats militaro-industriels. C’est un changement d’attitude dans ces négociations de la part de Prague, qui n’avait jusqu’ici exigé aucune contrepartie. Les principaux acteurs de l’industrie militaire américaine, dont Lockheed Martin et Boeing, sont donc venus à Prague cette semaine pour discuter des possibilités de coopération.
Jiri Hynek est le président de l’Association de l’industrie militaire de la République tchèque :
« Cela ne se fera pas du jour au lendemain, il ne faut pas partir défaitiste par avance comme on le fait souvent en Tchéquie. Ce n’est pas la peine. Je suis convaincu que certaines de nos sociétés ont la capacité et si elles se fixent cet objectif de manière convaincante, alors elles peuvent faire en sorte que les Américains les considérent comme des partenaires et leur proposent des coopérations. »
Une quarantaine d’entreprises tchèques ont participé au séminaire, pas pour la construction du radar en lui-même, qui ne sera que transporté ici, mais pour les infrastructures et les systèmes de télécommunications liés au radar. Les Tchèques aimeraient négocier un contrat exclusif, du même type que ceux dont disposent le Japon ou le Danemark, par exemple.
En marge de ce séminaire industriel, le général Obering a rencontré une nouvelle fois les membres du Conseil de sécurité de la République tchèque. Après avoir insisté sur la réalité de la menace iranienne, il a tenu à préciser que le système de défense antimissile serait inclus dans le cadre de l’OTAN. Une perspective à laquelle veut croire le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek :« Pour l’opinion publique tchèque, il est clair que la défense antimissile est un système global, dont les éléments en République tchèque et en Pologne feront partie intégrante dans le cadre de l’OTAN. Je suis profondément convaincu, et nous en avons parlé aujourd’hui, que le sommet de l’OTAN à Bucarest va démontrer l’étroite relation entre les défenses contre les missiles à courte et moyenne portée. »
Le chef du gouvernement tchèque a tenu à souligner que la menace d’une attaque ballistique ne relevait pas de la fiction et n’émanait pas que d’un seul pays. Il a également ajouté que Prague et Washington étaient convaincus de la nécessité de discuter de ce projet avec Moscou.