Rallye-raid Dakar: Karel Loprais, recordman du nombre de victoires, et son camion Tatra de retour au pays après bien des aventures

Photo: http://portal.dakar.cz
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Six fois vainqueur, Karel Loprais et son camion Tatra font partie de la légende du Rallye-raid Dakar. Après trois années de disette, celui que l'on surnomme, en français dans le texte, « Monsieur Dakar » en République tchèque, entendait, avec son navigateur Jozef Kalina à ses côtés, mettre un terme à l'hégémonie des camions russes Kamaz à l'occasion de cette édition 2005. Malgré son énorme volonté de vaincre, l'équipage tchèque, victime d'une défaillance technique du véhicule, a pourtant dû se résoudre à l'abandon lors de la dixième étape, pendant la traversée du désert de Mauritanie. Une malchance qui a d'ailleurs accompagné le Team Tatra/Loprais tout au long de la course, comme l'a expliqué au micro de Radio Prague, le navigateur Jozef Kalina :

« C'était incroyable. La malchance nous a poursuivis pendant toute la durée de la course. Déjà, avant le départ, à Barcelone, lors des contrôles, nous avons eu des problèmes pour la première fois depuis vingt ans que nous participons au Dakar, et en plus avec des commissaires que nous connaissons depuis longtemps. Mais vous vous doutez bien que ce sont eux qui avaient raison... Ensuite, tout s'est plus ou moins mal enchaîné pour nous. »

-Qu'est ce qui vous a poussé à l'abandon ?

« C'est très simple. Dans une étape où nous ne pouvions ni espérer ni faire grand chose, le camion est tombé en panne, nous avons cassé le joint homocinétique à l'avant du véhicule. Cela s'est passé dans des dunes avec du sable très mou. L'erg était pratiquement infranchissable sans roues motrices. C'était donc le plus mauvais moment pour la pire des pannes. A partir de là, notre unique souci a été de sauver le camion, mais aussi nos vies. »

-Vous y êtes donc arrivés. Comment s'est passée la réparation et avez-vous quand même rejoint Dakar et le Lac Rose ?

« La première tâche, la plus difficile, était de dégager le camion de l'Erg El Beyyed et de rentrer à Atar, puisque l'étape faisait une boucle, avec Atar comme point de départ et d'arrivée. Nous sommes restés trois jours dans le désert en avançant tout doucement avec deux roues à la rencontre de notre assistance qui se rapprochait de l'autre côté. Nous nous sommes presque rencontrés juste avant la fin de l'erg, mais il y avait encore cinq kilomètres de dunes infranchissables. Finalement, depuis Atar, une agence de voyages nous a fait parvenir des pièces de rechange et de l'eau, ce qui était essentiel, puisque nous n'en avions plus. Nous avons alors réparé le camion et nous avons passé lentement les dunes en charchant de nouvelles voies. Après, c'était très facile de rejoindre Atar, ville qui était comme abandonnée. Maintenant, en afrique et en Mauratanie, ily aplein de goudron et ce n'est plus aussi difficile pour rouler. »

-Vous participiez au rallye pour la seizième fois de votre carrière. Cette édition 2005 du Dakar était-elle l'une des plus difficiles ?

« Je ne dirais pas ça. Le parcours n'était pas extrêmement difficile. Je dirais même plutôt qu'il était « normal », « dans la moyenne », sauf une étape entre Zouérat et Tichit, en Mauritanie, qui était longue de près de 700 kilomètres. En plus, sur 400 kilomètres, il y avait de l'herbe à chameaux, ce qui est très difficile et oblige à rouler lentement. Il y aune consommation extrême de carburant et je crois que les organisateurs ont un peu exagéré. Pratiquement la moitié des concurrents est restée dans cette étape, en panne de carburant ou épuisée physiquement, surtout les motards. Nous avons dû rouler la nuit et ils étaient partout, couchés avec un petit bivouac. Du côté de l'organisation, c'était donc un peu trop. »