Réactions prudentes des représentants politiques tchèques à l’élection de Dmitri Medvedev
Les représentants politiques tchèques ont adressé des messages de félicitations au nouveau président russe Dmitri Medvedev, certains ayant exprimé des réticences prudentes au sujet du déroulement de l’élection.
« Je suis heureux de pouvoir constater que les relations entre la Fédération russe et la République tchèque ont atteint au cours des dernières années un bon niveau ». C’est ce que l’on peur lire dans le message adressé à Dmitri Medvedev par le président tchèque, Vaclav Klaus, actuellement en visite aux Etats-Unis. Celui-ci met également en relief « l’intérêt de la République tchèque d’approfondir et d’améliorer la coopération mutuelle dans tous les domaines ». Le Premier ministre tchèque estime pour sa part que Dmitri Medvedev a remporté une victoire marquante, obtenant plus de 70 % des voix. Et tout en déplorant certains aspects de la campagne électorale, Mirek Topolánek constate que la Fédération russe est un pays ami, censé « poursuivre les réformes démocratiques ». Le Ministère des Affaires étrangères considère la Russie comme un important partenaire commercial et espère développer les bons rapports entre les deux pays. Il exprime en outre quelques réserves s’agissant de la conduite de la campagne électorale et de l’attitude à l’égard des observateurs étrangers. La presse nationale informe assez largement de l’élection du nouveau président russe et s’interroge sur ses différents contextes et impacts. « Le tandem au Kremlin », titre le quotidien Hospodářské noviny pour dire que Vladimir Poutine, tout en ayant terminé son mandat présidentiel continue d’être responsable de l’évolution future de la Russie. « Une lutte de pouvoir n’apporterait pas la stabilité et les réformes, mais la stagnation », constate l’auteur de l’article… Les médias informent également des récentes émeutes à Moscou, faisant remarquer le manque d’homogénéité au sein de l’opposition russe qui est loin de parler d’une seule voix… Le journal Lidove noviny écrit qu’en dépit du fait qu’ « une partie des formalités démocratique ait été respectée lors de l’élection présidentielle, la Russie demeure un pays avec une démocratie limitée et une liberté de plus en plus restreinte. Ainsi, elle ressemble dangereusement à l’Union soviétique, bien qu’elle laisse encore à ses citoyens la plupart des libertés individuelles et économiques», fin de citation. En conclusion, l’auteur de l’article met quelques parallèles entre la situation en Russie et celle en Tchéquie. Il écrit : « Tout comme les Russes, nous avons tendance à négliger les insuffisances de la démocratie. Mais plus nous acceptons sa détérioration, plus difficile sera le retour. Avoir le droit de vote ne suffit pas, même si l’on ne se fait pas encore battre à Prague par la police si l’on veut crier « La Tchéquie sans Klaus !».