Recensement: le Lion tchèque rugit de moins en moins férocement

Les résultats du recensement de la population effectué en mars 2001 par l'institut de la statistique tchèque ont enfin été rendus publics. Dans l'ensemble, les chiffres publiés confirment les tendances de ces dix dernières années : baisse de la population, vieillissement de celle-ci, diminution du nombre de naissances et d'actifs... Guillaume Narguet vous en trace les grandes lignes.

Recensement: le Lion tchèque rugit de moins en moins férocement

Le baisse de la population, graphique: CTK

Les Tchèques sont donc de moins en moins nombreux, vieillissent et ne mettent plus suffisamment d'enfants au monde. Des constatations inquiétantes qui sont pourtant trois des principaux enseignements que l'on peut retirer de ce recensement. En dix ans, entre 1991 et 2001, la République tchèque aura vu sa population baisser de 72 000 habitants. Encore plus significatif, en mars 2002, il vivait en Tchéquie 32 000 personnes de moins qu'il y a de cela un an. Aujourd'hui, il ne reste donc plus que 10 230 000 Tchèques et si la tendance actuelle se poursuit, ce chiffre devrait passer sous la barre des 10 millions entre 2030 et 2035. En 2080, on estime même qu'il pourrait ne plus être que de 7,5 millions.

Le nombre croissant de Tchèques ayant plus de 60 ans, graphique: CTK

Tout aussi préoccupant est le nombre croissant de Tchèques ayant plus de 60 ans. Ainsi, s'il n'y avait, encore en 1991, que 87 personnes de plus de 60 ans pour 100 enfants, cette proportion s'était inversée en 2001, puisqu'on en recensait 117 pour 100 enfants. Plus généralement d'ailleurs, la population tchèque vieillit. L'espérance de vie est de 78 ans pour les femmes et de 71 pour les hommes. Une situation qui n'est pas sans poser de problèmes, surtout que le nombre d'actifs est en baisse. De fait, pas même un Tchèque sur deux ne fait partie de la population active.

Enfin, le taux de natalité est dramatiquement faible. Le nombre de naissances par femme ne serait plus que de 1,1 alors qu'une moyenne minimum de deux enfants est en principe nécessaire pour que la population se renouvelle. Une réalité causée par l'augmentation de l'individualisme et la possibilité désormais offerte aux femmes d'étudier, de se lancer dans une carrière professionnelle et ainsi, de rester plus indépendantes et de "s'auto-réaliser". Par là-même, elles retardent la fondation d'une famille.

Mais tous ces maux ne sont pas seulement particuliers à la République tchèque. Celle-ci ne fait que suivre une tendance qui concerne l'ensemble de l'Europe. Tout juste peut-on regretter qu'il n'en soit pas toujours de même dans d'autres domaines...