Recul des crues en Moravie et persistance du risque en Bohême du sud

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Des dégâts matériels d’un montant dépassant les 5 milliards de couronnes et au moins 13 personnes mortes : tel était le bilan provisoire établi cinq jours après les inondations provoquées par les pluies torrentielles qui se sont abattues essentiellement sur le nord et le centre de la Moravie.

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Le gouvernement, qui s’est réuni en session extraordinaire lundi, a revu à la hausse la somme débloquée des réserves matérielles de l’Etat pour venir en aide aux régions sinistrées : de 54 millions annoncés après la première vague d’inondations, jeudi dernier, à 99 millions de couronnes. Le bilan s’alourdit chaque jour et approche désormais les 6 milliards, après les pluies diluviennes qui ont inondé, lundi, plusieurs communes en Bohême du Sud, notamment le long de la rivière Blanice.

En revanche, le niveau des rivières s’est stabilisé à l’autre coin du pays, dans la région moravo-silésienne, la première à avoir été touchée, ce qui a permis de commencer le décompte des dégâts, qui est lourd : 44 ponts détruits, des dizaines de routes et voies ferrées impraticables, des kilomètres de conduites d’eau, de gaz et d’électricité endommagés. La situation la plus grave est celle des habitants de la région : la valeur de leurs biens perdus est évaluée à 500 millions de couronnes et une grande partie d’entre eux n’étaient pas assurés.

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Le conseil de sécurité de l’Etat a envoyé des soldats supplémentaires pour aider les habitants à liquider les conséquences du désastre. Ils resteront sur place, avec les sapeurs pompiers bénévoles, aussi longtemps que la situation l’exigera. La vague de solidarité qui est née avec les victimes des inondations se traduit notamment par de l’aide matérielle : à ce jour, plus de 12 millions de couronnes ont été réunis par les citoyens dans différentes collectes.

La question qui tourmente tout le monde est de savoir s’il est possible de prévenir ou de minimiser les catastrophes naturelles comme celle-ci. Selon le chef de la commission des inondations et ministre de l’Environnement, Ladislav Miko, la structure du paysage devrait changer à l’avenir :

« Il s’agira d’assurer un meilleur écoulement des eaux à la surface des pentes, en modifiant la structure des écosystèmes, c’est-à-dire que sur ces surfaces ne sera pas seulement cultivé du blé, mais des arbustes et des bandes d’herbe y seront aussi plantés afin que l’eau puisse être mieux absorbée par le sol. Bien évidemment, cette mesure peut atténuer les dégâts dus aux inondations, sans qu’il soit possible, à une échelle plus massive, de les empêcher entièrement. »

A en croire les prévisions, le danger de nouvelles inondations n’est pas contourné : la météo a prorogé jusqu’à vendredi l’état d’alerte aux violentes précipitations pouvant provoquer des crues. Les barrières anti-inondations amovibles installées à Prague après les inondations catastrophiques de 2002 ont été mises en place à certains endroits, autour de Čertovka et près du Théâtre national, car le niveau de la Vltava monte. Pour cette raison, on a procédé à sa régulation sur l’ensemble du système de barrages édifié sur le cours inférieur de la rivière.