Rencontre de l'association des Sénats d'Europe à Prague
En cette fin de semaine à Prague, plusieurs représentants de chambres hautes de parlements européens se sont rencontrés dans la capitale tchèque. Il s'agit d'une réunion extraordinaire de l'association des sénats d'Europe organisée pour célébrer une date importante de la vie démocratique et parlementaire de la République tchèque.
Dix ans, cela fait une décennie que la République tchèque a opté pour le bicaméralisme. Ou plutôt opté pour le renouvellement d'un bicaméralisme qu'avait connu Prague avant-guerre.
C'est le président du Sénat tchèque, Premysl Sobotka (ODS), qui a proposé à ses homologues européens de venir pendant deux jours à Prague, pour débattre du rôle des chambres hautes, à l'occasion de cet anniversaire. Selon lui, ces dix années d'existence ont prouvé que le rôle du Sénat pouvait être important en temps de crise, au moment de l'adoption de lois majeures, et en matière de politique étrangère.
Christian Poncelet a confirmé ces propos en ajoutant que l'avantage d'une chambre haute est d'être moins dépendante du gouvernement. « Un avantage qui permet l'organisation de débats publics sur des thèmes controversés », selon le président du Sénat français, l'un des 16 sénats du continent à faire partie de l'association européenne, avec notamment la chambre des Lords britanniques et le Conseil de la Fédération russe.
L'avenir de l'Union européenne a été l'un des sujets importants de cette rencontre praguoise. La déclaration finale adoptée par les représentants de l'association demande davantage de prise en compte de l'avis des parlements nationaux par la Commission européenne, qui devrait selon eux les consulter avant d'adopter de nouvelles normes.
Dans cette même déclaration, on peut lire également que « le bicaméralisme participe à l'amélioration de la qualité de la législation et de l'efficacité de l'ensemble du processus législatif ». Peut-être de quoi convaincre les Tchèques que leur Sénat n'est pas inutile. Le fort taux d'abstention aux dernières élections sénatoriales avait poussé certains membres du gouvernement de l'époque à envisager la disparition de cette deuxième chambre.