Le président de la République et le Sénat toujours sceptiques sur le Traité de Lisbonne
Le président de la République, Václav Klaus, est en convalescence dans sa résidence d’été de Lány, après une opération de la hanche. C’est là qu’il a reçu, mardi matin, le président du Sénat, Přemysl Sobotka, pour discuter de l’avenir du Traité de Lisbonne, de la présidence tchèque de l’Union européenne et de l’installation d’un radar américain sur le territoire tchèque. A l’issue de cette rencontre, il s’est avéré que leur position envers le traité européen restait inchangée.
« Si le traité n’est pas ratifié dans tous les pays de l’Union européenne, cela perd de son charme. Il faudra donc réfléchir à la marche à suivre, si la position de l’Irlande ne change pas ou si elle ne présente pas une proposition. Il est probable qu’un troisième traité sera élaboré et il sera, certainement, plus simple. Il devrait signaler que l’Union européenne n’est pas une fédération ou un super Etat. »
Cette fois, le président de la République, Václav Klaus, a été moins critique en affirmant :
« Je ne voudrais pas insinuer mes idées plus critiques au président du Sénat, mais nous sentons tous les deux que sans un changement de la position de l’Irlande, la ratification de ce traité n’a pas tellement de sens. Pour moi, c’est facile à dire, mais le président doit aussi compter avec 80 autres sénateurs. »
Justement, quelle est donc la position du Sénat où le Parti civique démocrate (ODS), leader de la coalition gouvernementale, possède la majorité ? On écoute de nouveau Přemysl Sobotka :
« Actuellement, la position du groupe sénatorial n’est pas encore définie. Nous attendons le verdict de la Cour constitutionnelle. Je peux dire que pour l’instant, 50 % du groupe de l’ODS est pour la ratification après un changement de position des Irlandais, et 49 % est contre, mais nous sommes dans une démocratie parlementaire et je ne pense pas que les sénateurs voteront selon des engagements. »
Le chef de l’opposition sociale-démocrate, Jiří Paroubek, n’est pas d’accord avec une telle prise de position. Ecoutons-le :
« Il n’est pas très réfléchi, quelques mois avant de prendre la présidence de l’Union européenne, de faire face au principal courant de l’Union européenne. Je crois que ces deux personnalités ne le pensaient pas ainsi. Autrement, ils gaspilleraient l’argent des contribuables et ne travailleraient pas bien. »Cette présidence débutera le 1er janvier 2009 pour la Tchéquie, après celle de la France et avant celle de la Suède. Les trois pays ont élaboré un programme commun comprenant un audit des revenus et des dépenses de l’UE, la réforme de la politique agricole commune, la sécurité énergétique et la protection du climat. A propos de la présidence tchèque, le chef de l’Etat, Václav Klaus, pense que ce programme est suffisant et que la Tchéquie ne devrait pas se fixer des objectifs trop exigeants. On l’écoute :
« Je pense que nous ressentons tous deux une impression de sobriété à l’égard de cet événement qui durera six mois. Je tente de freiner l’enthousiasme sur tout ce que nous ferons et changerons au sein de l’UE. L’important est de bien conduire l’Union dans tous les domaines et il n’est pas souhaitable de se fixer des objectifs trop ambitieux. »
Le président de la République a encore indiqué, à l’issue de cette rencontre, que les deux chambres du Parlement et le chef de l’Etat devraient activement participer à la présidence de l’UE. Cette semaine encore, le directeur du bureau présidentiel, Jiří Veigl, et le vice-premier ministre aux Affaires européennes, Alexandr Vondra, devraient discuter de la répartition des rôles lors de la présidence de l’UE par la Tchéquie.