Rendez-vous, à Paris, des profs de tchèque en France

Petra Buzkova (à gauche) à Paris
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Ils sont des centaines, partout en France, à se lancer, chaque année, dans cette aventure qu'est l'apprentissage du tchèque : dans les universités de Paris, Lille, Bordeaux, Dijon, Aix-en-Provence, Grenoble et ailleurs. Leurs professeurs, des Tchèques établis en France ou envoyés dans l'Hexagone par le ministère de l'Education, ou encore des Français formés en Bohême et en Moravie, se sont tous rencontrés en début de semaine, à Paris. Une première occasion, pour eux, de mieux se connaître les uns les autres, de faire un bilan de leur travail et de concocter de futurs projets.

Petra Buzkova  (à gauche) à Paris
Lundi dernier, à l'ambassade tchèque à Paris, les enseignants de la langue, littérature et civilisation tchèques en France ont clôturé leur séminaire avec du champagne, en trinquant avec le Premier ministre Jiri Paroubek, qui était alors en visite officielle à Paris, ainsi qu'avec Petra Buzkova, ministre de l'Education nationale. Curieuse de leurs expériences, elle venait d'ailleurs de passer toute la journée avec eux :

« J'ai tenu à venir saluer les enseignants de tchèque - langue étrangère dans des universités et des institutions françaises. Notre ministère envoie ses lecteurs dans différents pays du monde, mais il est vrai que la majorité des postes en Europe se trouvent justement en France. Je trouve que leur rôle est très important, car ils aident à promouvoir le patrimoine culturel national et à nouer toute sorte de liens entre nos deux pays. Il y a, parmi eux, aussi des Français et je dois avouer qu'ils m'ont impressionnée par leurs connaissances générales de la civilisation tchèque et de notre langue : au début, je les prenais même pour des Tchèques ! »

Ambassade tchèque à Paris,  photo: auteur
Martin Petras a quitté la Tchécoslovaquie communiste pour s'installer en Belgique. Aujourd'hui, il enseigne le tchèque à l'Université de Lille.

« Je me réjouis de cette initiative de l'ambassade tchèque à Paris d'organiser ce séminaire qui nous a permis d'échanger nos points de vue sur différentes questions : nous avons parlé de l'enseignement de la langue en tant que tel, de ses aspects méthodologiques, il y a eu un débat sur l'enseignement de la civilisation et de l'histoire... Malheureusement, nous n'avions plus beaucoup de temps pour parler de la littérature... »

Comme le constate Martin Petras, l'enseignement du tchèque n'a pas la même structure dans la capitale française et dans les régions.

« A Paris, le tchèque est enseigné comme 'formation complète' à la Sorbonne et à l'INALCO, tandis que dans les universités régionales, le tchèque n'est qu'une langue d'option. L'avantage, c'est que les étudiants sont motivés, le désavantage, c'est que l'enseignement ne peut pas être suffisamment approfondi. »

Avez-vous des manuels de qualité ?

« Justement, nous en avons beaucoup parlé au cours de ce séminaire... Il existe de nombreux manuels, mais qui ne conviennent pas forcément pour toutes les matières. En plus, nous nous sommes rendus compte que les objectifs des enseignants de différentes universités sont très divers. Nous prévoyons donc une certaine harmonisation de nos programmes pour assurer à nos étudiants une même qualité de formation. »

Auteur: Magdalena Segertová
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