Rendez-vous le 2 décembre 2105 à Slavkov

Photo: CTK

Commémorer ou ne pas commémorer les victoires de Napoléon? Alors qu'en France on retournait cette question dans tous les sens, ce week-end, la Moravie du sud était en fête pour les célébrations du bicentenaire de la bataille d'Austerlitz.

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« Napoléon choisit la colline de Zuran, où nous sommes réunis aujourd'hui, pour installer son poste de commandement... »

La ministre française de la Défense, Michelle Alliot-Marie, était venue repérer les lieux la veille, sur la petite parcelle qui a été offerte à la France. Samedi, l'une des plus grandes reconstitutions de l'histoire napoléonienne s'est déroulée sous les yeux de près de 30 000 spectateurs venus malgré le froid sur le champ de bataille, à une vingtaine de kilomètres de Brno. Et à 13 heures, après quelques trompettes et tambours, les choses sérieuses ont commencé...

Dans le public, des Tchèques bien sûr, mais aussi beaucoup d'étrangers représentant plus d'une vingtaine de pays. Parmi les Français, des Saint-Cyriens, dont le sous-lieutenant Lepetit, arrivé trois mois avant afin d'organiser la venue de ses collègues, pour qui le 2 décembre est une date importante, et qui sont les seuls en France à avoir organisé une cérémonie officielle, dans la capitale :

« Les Saint-Cyriens, pour marquer leur attachement à cette bataille, ont inventé un calendrier basé sur les lettres du mot AUSTERLITZ, qui commence au mois d'octobre. Le troisième mois est le S. Les années partent de 1805, donc aujourd'hui pour les Saint-Cyriens, nous sommes le '2S 200' »

Parmi les milliers de figurants costumés venus parfois de très loin, un grognard expérimenté venu de Dijon ne cachait pas sa satisfaction, après la bataille :

La reconstitution de la bataille d'Austerlitz,  photo: Martina Schneibergová
« Ca s'est passé très bien aujourd'hui. Nos amis tchèques ont mis un maximum de moyens en oeuvre, effets pyrotechniques, prises de vues aériennes, différents angles... Des choses que l'on a peu l'occasion de voir sous nos latitudes et qui peuvent être un exemple à suivre pour les années qui viennent. »

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Malgré quelques blessures et hypothermies, la quasi-totalité des figurants est sortie indemne de la reconstitution de cette bataille qui avait fait environ 20 000 morts en son temps. Les organisateurs, qui avaient investi 15 millions de couronnes, semblaient satisfaits, tout comme le héros du jour, Napoléon :

« Ils m'avaient vu à Plancenoit, et ont trouvé que j'avais fait du bon boulot alors les organisateurs m'ont invité à Austerlitz, pour que j'incarne Napoléon lors de la reconstitution de sa plus célèbre bataille. Et je viens de recevoir une invitation pour les célébrations de la bataille de Iena l'année prochaine. J'aimerais vraiment participer à tous les anniversaires des batailles de Napoléon. »

Et c'est tout ce qu'on lui souhaite à ce Napoléon au fort accent américain. Fraîchement débarqué de sa Virginie natale, il a pu faire la connaissance cette année à Slavkov d'un vrai Napoléon, Charles, descendant du petit frère de l'empereur.