Rendez-vous tenu pour le marché français de Prague sur l'île de Kampa
Nouvelle édition du marché français à Kampa dans le centre de Prague. Pas moins de 24 stands proposent des produits français. Vin, fromage, charcuteries, il y en a pour tout le monde. Rencontre avec Thomas Bouton, l’organisateur, et avec plusieurs exposants du marché.
Extraits (audio disponible en appuyant sur lecture)
L’an dernier, le marché avait lieu au château de Troja, j’imagine que vous êtes content de revenir dans le centre de Prague, précisément à Kampa ?
LIRE & ECOUTER
Thomas Bouton : « Oui, parce que c’est là que tout a commencé. Il y a une atmosphère qu’on ne retrouvera pas ailleurs. Je suis très content qu'on ait réussi à revenir sur cette place de Kampa, elle est magnifique, on est au pied du pont Charles, c’est un endroit unique. »
Le marché a été créé en 2007. Y avait-il à l'époque moins d’accès aux produits français en Tchéquie ?
« Oui, je pense qu’il y en avait beaucoup moins. Il y avait quelques exportateurs, mais la gastronomie n'était pas autant développée. Il avait quelques points de ventes à Vinohrady par exemple, qui pouvaient présenter des fromages français, quelques charcuteries, mais pas beaucoup. Il y avait moins d'importateurs de vin et une offre un peu moins large qu’elle ne l’est aujourd'hui. Encore une fois, la gastronomie était moins développée en 2007, c’est certain. »
Pouvez-vous nous parler des créateurs de l'idée en 2007 ?
« Il y a deux histoires. En 2007, j’ai organisé un marché français à Jungmannovo náměstí, dans le centre-ville, parce que je répondais à un projet de promotion agroalimentaire des produits français. On devait organiser une soirée pour des personnalités choisies et j’avais proposé à ce moment d’élargir un peu le projet au grand public en proposant un marché. On avait fait un petit marché à l'époque, parce qu’il n’y avait pas beaucoup d’importateurs, on était 6 ou 7 exposants, mais ça avait plu. En 2008 et 2009, le marché avait à nouveau lieu, mais a Ovocný trh, derrière le théâtre des États. On avait plus d’espace et de temps pour l’organiser. Ça a été un franc succès. Au même moment, l’ambassade de France avait organisé elle-même son marché à Kampa et nous avait proposé de récupérer l’espace de Kampa pour célébrer la présidence de l’UE. »
Comment choisissez-vous les exposants, comment le marché s’organise ?
« Il y a des exposants historiques, parfois depuis le début. Au fur et à mesure des rencontres et des événements, je rencontre des gens, certains proposent des choses intéressantes. Il n’y a pas un critère ni un jury, ce qui pose un problème des fois. Quand il y a une idée intéressante, je trouve de la place. Je me débrouille toujours pour ouvrir une porte. Pour certains produits comme le vin, il y a une multitude d’importateurs. Ça se joue avec les gens avec qui je travaille depuis longtemps, avec qui j'organise d'autres événements. Il y a de la place pour les bonnes idées. »
J’imagine que vous essayez de proposer une diversité de produits sur le marché ?
« On essaie. Cette année, on a eu l’autorisation tardivement. J’aurais aimé proposer une plus grande diversité, même si je pense qu'elle y est quand même. »
Combien de personnes sont attendues ce week-end ?
« C’est difficile à dire. On bénéficie du passage des touristes, on est à peu près à 5 000 personnes de passage. Et l'événement, parce qu’il existe depuis des années, parce qu’il est aimé, parce qu’on fait vivre la place de Kampa, attire aussi des Tchèques qui se déplacent pour venir. Cette année, c'est à la dernière minute, c’est difficile à dire, mais il doit y avoir entre 2000 et 3 000 personnes qui peuvent nous rejoindre. »
Ce matin, l’ambassadeur est venu inaugurer le marché. Quel sentiment vous inspire l'idée que le marché soit reconnu par l'ambassadeur en personne ?
« Ça nous fait très plaisir. On essaie de représenter des choses qu’on aime en France. On représente un certain terroir. Il y a des gens qui font des produits vraiment fantastiques. Je pense qu’on représente une France qui aime ses produits, les consommer, les manger, et les transmettre. Le fait d'avoir l’ambassadeur qui vient chaque année, c’est comme si on nous disait qu’on faisait du bon travail et qu’on leur donnait un coup de pouce. C’est toujours un plaisir, ce n'est jamais si officiel que ça. »
Comment vous vous réinventez d’année en année ?
« C'est difficile, et on ne nous laisse pas vraiment faire. On est en centre-ville, il y a des résidences… On essaie d’apporter des choses dans le programme ou dans la décoration, dans l'accueil des gens ou dans le programme pour les enfants. On nous restreint un peu. Cette année, il n'y a pas tellement de nouveautés. Mais personnellement, je suis très content du résultat. On a changé le bleu, blanc, rouge en mettant des couleurs plus festives. On a voulu rappeler le maillot jaune du Tour de France. On peut se réinventer dans la programmation musicale. J'aurais voulu faire venir des artistes de France. Il y a des années où on peut faire venir des artistes, quand on peut se préparer et on a de super souvenirs au podium, des gens qui se régalent avec les émotions. On peut se renouveler dans les produits en apportant de nouvelles choses. Il y a une balance difficile à trouver entre les exposants qui exposent chaque année et qui proposent de bonnes choses, mais on n'a pas plus de place. On essaie d’en faire. On a plein d'idées, mais on est bloqué entre un endroit fantastique qui a plein de contraintes et l’envie d'apporter encore plein de choses. On aimerait apporter des choses avec le cyclisme parce que la place ressemble à ça. Ce n'est pas facile à mettre au point. On essaie avec les produits, le programme musical, les décorations. Déjà, avec ces trois-là, on arrive à faire des choses sympas. »
Que peut-on attendre de la prochaine édition ?
« Déjà qu’elle se passe à Kampa. Ensuite, si on a plus de temps pour la préparer, je pense qu'on peut apporter des nouveautés en produits. Espérons aussi sur le podium. Espérons déjà avoir le lieu l’année prochaine, parce que ce n'est pas si facile que ça. L’année dernière, en partant à Troja, je me suis dit qu’on aurait plus de place, pas de voisins. Qu’on allait pouvoir reconstruire une tradition là-bas et que je pourrais à terme accueillir des groupes pour leur permettre de jouer. À terme, apporter la festivité que j’aimerais apporter au marché, donc maintenant qu’on retourne ici, j’aimerais aussi la garder, c’est tellement unique. »