Retombées économiques des élections législatives
La situation politique bloquée en République tchèque à la suite des législatives, pourra-t-elle avoir un impact négatif sur l'économie du pays ? Jaroslava Gissubelova s'est intéressée aux opinions d'analystes.
Le gouvernement social-démocrate qui s'en va, après huit années au pouvoir, laisse derrière lui un bilan économique positif : la croissance économique est de 6% et les bons résultats de l'économie se reflètent sur les salaires : Au cours du premier semestre, le salaire brut moyen a augmenté de 1222 couronnes, par rapport à la même période de l'année précédente, et il approche de 19 000 couronnes, environ 650 euros. Les analystes conviennent que l'évolution des salaires, ainsi que d'autres indices économiques, dépendra de la vitesse dont on parviendra à composer un nouveau cabinet.
L'impasse dans laquelle la politique tchèque s'est retrouvée après les élections s'est déjà répercutée sur le marché des valeurs : les actions de deux géants énergétiques, CEZ et Unipetrol, ont chuté de 2% et l'incertitude a négativement influé sur le reste du marché. De même, la couronne a chuté de 15 halers par rapport à l'euro. Certains analystes, dont Viktor Kotlan de Ceska sporitelna, craignent que le résultat électoral risque de retarder le lancement de l'euro, prévu pour 2010. La plupart des analystes sont toutefois unanimes pour dire que l'économie tchèque est bien lancée, sa stabilité et sa croissance sont soutenues par l'appartenance à l'UE et d'autres facteurs extérieurs que les politiciens ne peuvent pas influencer, par leurs actes. Petr Dufek, de la banque CSOB, explique :
« L'économie évolue en cycles relativement longs, et de ce fait l'actuelle incertitude ne se répercutera pas directement sur les chiffres concrets. Seulement après une période de 12 mois, elle pourrait commencer à se manifester sur le rendement de l'économie dans son ensemble et ses différentes branches. Il existe une chance réelle que l'économie nationale maintienne la croissance de 6%, cette année, et de près de 5%, l'année suivante. »
D'autre part, Petr Dufek n'est pas le seul à avertir que l'actuelle impasse ne permettra pas de lancer dans un proche délai les réformes économiques-clé, dont la réforme fiscale, des retraites et celle du système de la santé publique. La tenue d'élections anticipées serait donc, d'après lui, une solution pour l'économie.