Eduard Janota : « Sans grandes réformes, pas d’euro avant 2015 »
C’est une certitude, ou presque : la République tchèque n’adoptera pas l’euro avant 2015 au mieux. C’est ce qu’a annoncé, mardi, le ministre des Finances. Pessimiste sur l’évolution du déficit public dans les années à venir, Eduard Janota a indiqué que sans des réformes d’envergure, non seulement la monnaie unique européenne ne pourrait pas être adoptée, mais la crédibilité de la République tchèque sur les marchés financiers se détériorerait considérablement.
Le plus inquiétant selon le ministre des Finances est que la République tchèque possède aujourd’hui un déficit structurel dont il a évalué le montant à 100 milliards de couronnes (environ 4 milliards d’euros). C’est pourquoi il appelle, comme la majorité des analystes, à des réformes « indispensables ». Elles le sont d’autant plus que le gouvernement remettra bientôt à Bruxelles son programme de convergence pour l’après 2011 dans lequel elle fixera ses objectifs pour l’adoption de l’euro. Mais Eduard Janota se montre pessimiste sur l’éventualité d’une adoption prochaine de la monnaie européenne :
« Si des transformations législatives ne sont pas entreprises, ce sera impossible. Dans l’état actuel des choses, aucun de mes successeurs, quel qu’il soit après les élections, ne sera en mesure d’établir un budget de l’Etat meilleur, du point de vue du déficit, que celui que nous sommes parvenus à établir pour 2010. »Or, en cette année d’élections législatives encore moins que jamais, aucune réforme d’envergure ne figure parmi les priorités des partis politiques. En décembre prochain, la République tchèque se sera donc très probablement un peu plus rapprochée de la Grèce et un peu plus éloignée de l’euro.