Retour au pays de l'équipe médicale militaire tchèque au Pakistan
C'était le 8 octobre dernier, à la frontière indo-pakistanaise dans le Cachemire. Dans cette région, déjà en proie aux secousses politiques du conflit cachemiri, un séisme d'une magnitude de 7.5 sur l'échelle de Richter semait la mort et la désolation. Ce mercredi, l'équipe de médecins militaires tchèques en mission sur place est rentrée en Tchéquie. Etat des lieux avec Marek Kocvrlich, lieutenant-colonel à la tête de l'équipe.
Début novembre, l'unité militaire tchèque, composée de dix médecins, de 14 infirmières et de six autres membres chargés de la logistique avait rejoint l'hôpital de campagne néerlandais, établi au Nord du Pakistan, une région montagneuse à une centaine de kilomètres de la capitale Islamabad. Le lieutenant-colonel nous a indiqué le nombre de patients soignés, et les soins apportés par l'équipe tchèque :
« Si je devais comptabiliser, je dirais qu'environ 3000 patients ont été soignés par l'équipe tchèque pendant ces deux mois. Au départ, lorsque nous sommes arrivés, nous avions pour tâche de soigner les maladies et les blessures liées au tremblement de terre. Cependant, notre rôle s'est spécifié dès la fin novembre et il a été décidé de fournir des soins complets aux populations locales. Donc nous avons eu à soigner des maladies telles que l'on peut en avoir chez nous : maladies respiratoires, maladies digestives, douleurs aux articulations etc. En gros, nous avons suppléé au système médical qui avait été détruit par le tremblement de terre. »
J'ai demandé, en outre, à Marek Kocvrlich, comment avaient réagi les populations locales à l'aide apportée par l'équipe médicale tchèque :
« Je crois que les gens sur place étaient contents. Les soins médicaux sont difficilement accessibles au Pakistan : les gens doivent payer pour ces soins, autrement dit payer la visite chez le médecin, les médicaments... Ainsi, pour une fois, ils avaient tous un accès démocratique aux soins médicaux. »
Deux mois pour apporter soins et réconfort, c'est relativement peu compte tenu de la situation dramatique des populations locales. Rappelons que ce séisme a coûté la vie à près de 80 000 personnes, et que la région de Bagh, où l'équipe tchèque se trouvait, est une région montagneuse où l'hiver se fait rigoureux. Marek Kocvrlich explique que c'est au tour des missions humanitaires de prendre la relève de leur travail. En effet, pour les autorités pakistanaises, la durée d'une présence militaire étrangère ne pouvait qu'être limitée. Néanmoins la mission tchèque se poursuivra encore quelques mois, au-delà des frontières du Pakistan. Marek Kocvrlich :
« Il s'agit du projet Medevac. L'histoire de ce projet part d'une décision du gouvernement de la République tchèque, en octobre dernier. Pour ma part, l'état-major m'a chargé de sa réalisation. Il s'agissait de choisir, sur place, au Pakistan, les patients adéquats pour lesquels on avait établi le bon diagnostic et qui seraient, ensuite, remis aux soins de spécialistes en République tchèque. Il y avait bien entendu des critères de sélection : la maladie ne devait pas être incurable, elle devait représenter une menace sérieuse pour la santé du patient, la famille devait donner son accord, etc. En fin de compte, nous avons choisi dix enfants, qui se trouvent en République tchèque et qui vont y être soignés. La plupart du temps, il s'agit de malformations de naissance, ensuite, des cas de problème cardiaque, et aussi des cas liés au tremblement de terre, comme des vertèbres brisées. »