Rostislav Novák : « Il y a une grande rivalité dans le petit monde du nouveau cirque tchèque »
Rostislav Novák est l’un des pionniers du nouveau cirque en République tchèque et a beaucoup contribué à le faire connaître. Fondateur, comédien et metteur en scène de la compagnie pragoise La Putyka, il revient avec le spectacle ‘Lacrimae’, création in situ, qui réunit trois troupes : le cirque français Cahin-Caha, le Cirkör de Suède et La Putyka. Présenté tout au long de cette semaine au festival du nouveau cirque Letní Letná, ce spectacle international a été difficile à monter, comme nous l’explique Rostislav Novák devenu, un peu malgré lui, le coordinateur de ce projet.
A 33 ans, Rostislav Novák, issu d’une célèbre famille de marionnettistes, est un grand nom du nouveau cirque tchèque. Les spectacles de sa compagnie La Putyka, qui mêlent théâtre, danse, marionnettes, acrobatie et même des performances sportives, sont très prisés par le public pragois et se jouent à guichet fermé. Parmi les autres troupes tchèques de nouveau cirque qui se sont fait remarquer ces dernières années, il faut surtout citer le Théâtre des frères Forman, la compagnie Continuo ou encore Cirqueon – le Centre du nouveau cirque situé dans le quartier pragois de Nusle. Rostislav Novák, lui, refuse d’être étiqueté comme l’initiateur de ce mouvement artistique en République tchèque :
« La personne la plus impliquée dans les débuts du nouveau cirque est plutôt le directeur du festival Letní Letná Jiří Turek qui fait venir ici les meilleurs artistes. En tout cas, ces dernières années, nous assistons à un développement important de ce genre de cirque en République tchèque. De plus en plus de gens s’y intéressent et l’utilisent dans d’autres genres de création. Cependant, certains font quelques acrobaties et pensent déjà que c’est du nouveau cirque. En ce qui concerne mon travail, je me focalise sur notre troupe La Putyka et je réfléchis à ce que l’on pourrait faire par la suite. Un des aspects les plus importants est la recherche de notre propre espace de spectacle. Dans l’idéal, on voudrait garder le chapiteau que nous avons pour le festival et l’ouvrir à d’autres artistes. J’explore les possibilités permises par le cirque nouveau. J’adore mélanger les genres et les styles. »« Ce qui est sûr, c’est que le public adore le cirque contemporain. On sent bien que pour les spectateurs, c’est quelque chose d’intéressant, de nouveau par rapport aux autres genres de théâtre. C’est aussi parce qu’il plait que nous pouvons conclure que ce genre artistique est intéressant. Pour moi, c’est une des activités les plus libres que je peux pratiquer. C’est devenu une drogue. Le seul bémol que je peux souligner, c’est que bien que la République tchèque soit un petit pays, dans le monde du cirque, au lieu de l’entraide, il y a, avant tout, une grande concurrence. C’est un peu triste. »Prochain rendez-vous avec le festival Letní Letná sur Radio Prague, ce sera ce samedi, dans Culture sans frontières. Avec notre invité et chef de la compagnie française Cahin Caha, Daniel Gulko, nous reviendrons sur le spectacle « Lacrimae ».