« Safer Internet Day » : comment protéger les enfants « en ligne »
Eduquer les jeunes internautes, leurs parents et leurs professeurs aux bons usages du web – voilà l’objectif du « Safer Internet Day », la Journée pour un Internet plus sûr qui s’est tenue en République tchèque et dans le reste de l’Europe mardi. L’édition 2011, qui avait pour leitmotiv « Ce n’est pas qu’un jeu, c’est ta vie », était axée précisément sur les risques des jeux « en réseau » et de la communication sur les réseaux sociaux. Dans son cadre, des débats et autres manifestations sont organisées, tout au long de cette semaine, dans les écoles tchèques.
« Réfléchis avant d’envoyer un message », « Ne reste pas connecté en permanence », « Pense à la façon dont les autres peuvent te percevoir » : ces conseils affichés sur un site spécial d’information lancé par Yahoo, à l’occasion de la journée « Safer Internet Day », sont identiques aux messages des spécialistes s’adressant aux enfants et adolescents tchèques. Seuls 5% des parents tchèques contrôleraient les profils Internet de leurs enfants. Selon une enquête réalisée en 2009 par le centre de recherche et de prévention des risques de la communication virtuelle de l’Université d’Olomouc, près de 47% des enfants tchèques ont été victimes de cyber-intimidation. Seuls 23% des enfants interrogées se sont dits prêts à se confier à leurs parents.
Plusieurs organisations tchèques familiarisent enfants et adultes avec le bon comportement à adopter pour préserver leur vie privée. Parmi ces organisations, Le Centre national pour un Internet plus sûr, membre du réseau européen de centres de vigilance. Le centre tchèque a lancé deux sites web : le premier, www.saferinternet.cz, est davantage destiné aux professionnels et axé sur l’actualité nationale et européenne sur le sujet, tandis que le second site d’information, www.bezpecne-online.cz, est consacré aux enfants, aux parents et aux pédagogues. Il contient, entre autres, des clips vidéo et autres astuces ludiques expliquant comment éviter des ennuis sur le Net.
Lenka Eckertová, une des organisatrices de l’opération « Safer Internet Day », explique :
« Les risques des jeux en ligne ne sont pas évidents. Souvent, les enfants plongent dans le jeu et ce n’est qu’au bout d’un certain temps que quelqu’un leur demande des données confidentielles ou des paiements. Quant aux réseaux sociaux, le risque est, bien sûr, beaucoup plus grand. Nous avons lancé un concours, dans le cadre duquel les établissements scolaires et autres institutions organisent, elles-mêmes, en ce mois de février, des manifestations, des ateliers et débats et nous les signalent ensuite. Pour l’instant il y en a 63, et, chaque jour, ce chiffre augmente. C’est donc une initiative qui vient du public, de gens concrets dans tous les coins du pays. »
Jiří Palyza, du Centre tchèque pour un Internet plus sûr, rappelle les règles à observer en matière de communication virtuelle :
« Les mineurs ne devraient surtout pas publier sur Internet leurs données privées, ni celles de leurs proches. Ils ne devraient pas donner leur nom, adresse, date de naissance, numéro de téléphone… La règle numéro 2 est d’être vigilant en communiquant avec les autres, que ce soit par e-mail, par les services de messagerie instantanée ou sur les réseaux sociaux, car vous ne savez jamais qui est réellement en face de vous. Enfin, il ne faut pas réagir aux messages suspects, à la communication électronique et à la publicité non sollicitée. »
Le Centre tchèque pour un Internet plus sûr propose une ligne téléphonique destinée aux enfants confrontés à des contenus ou comportements à risque sur le Net. Selon Jiří Palyza, le nombre d’appels augmente au printemps et à l’automne :
« Ces derniers temps, le nombre d’appels augmente aussi en fonction du nombre croissant de gens qui utilisent les réseaux sociaux. Mais évidemment, tout comportement illicite ne nous est pas signalé… Quant aux parents, nous savons que la majorité d’entre eux n’ont aucune idée de ce que leurs enfants font sur Internet. C’est comme ça, c’est la réalité. »
Les conseils donnés aux parents en République tchèque comme ailleurs sont semblables : utiliser les mêmes technologies et les mêmes services que les enfants pour être au courant des risques. Enfin, ne pas s’enfermer dans la réalité virtuelle, sortir et voir ses amis dans la vraie vie est peut-être le meilleur outil pour se protéger.