Salaires : en Europe centrale et de l’Est, les Tchèques s’en sortent plutôt mieux que les autres
Exprimé en euros, le salaire moyen en République tchèque, de l’ordre de 1 368 euros (un peu moins de 35 000 couronnes), est le plus élevé parmi les quatre pays composant le groupe de Visegrád (Tchéquie, Hongrie, Pologne, Slovaquie – V4). Tel est un des principaux enseignements qui ressortent de l’étude annuelle menée par la société de conseil Mazars.
L’étude en question compare les systèmes fiscaux de vingt-et-un pays d’Europe centrale et de l’Est. Parmi eux, ce sont sans surprise l’Allemagne et l’Autriche qui affichent les meilleurs niveaux de salaire, avec respectivement 3 978 et 3 108 euros. A l’autre bout de l’échelle, le Kosovo et l’Ukraine présentent les montants les plus bas avec 400 et 432 euros. La République tchèque, tout en restant loin de ses voisins germaniques, se trouve donc plutôt dans le haut du panier.
Pour rappel, selon les données publiées en juin par l’Office tchèque des statistiques (ČSÚ), le montant du salaire brut mensuel moyen en République tchèque s’est élevé à 35 285 couronnes (1 410 euros) au premier trimestre 2021. Il s’agissait là d’une augmentation interannuelle de 3,2 %, et d’une croissance réelle de 1 % en tenant compte de l’inflation. Toutefois, deux tiers environ des salariés en République tchèque perçoivent toujours une rémunération inférieure à cette moyenne, avec aussi d’importantes disparités entre Prague et la province. Le salaire médian, qui reflète mieux la réalité, a ainsi été calculé à 29 867 couronnes (1 195 euros). L’année dernière, le ČSÚ avait estimé à 32 438 couronnes (près de 1 300 euros) le montant minimal du salaire brut nécessaire pour vivre décemment en République tchèque. Cette estimation concernait un emploi à temps plein et une personne vivant avec un enfant.
Selon l’étude de Mazars, le salaire moyen en République tchèque est donc plus élevé – quoique très légèrement seulement - qu’en Pologne (1 331 euros), en Hongrie (1 147 euros) et en Slovaquie (1 113 euros), ses trois partenaires au sein du V4, et trois pays avec lesquels elle est régulièrement comparée en raison d’une transformation et d’une évolution similaires depuis la chute des régimes communistes dans la région à la fin des années 1980 et l’adhésion à l’Union européenne en 2004.
L’étude indique également que les taxes et prélèvements obligatoires des employeurs liés à l’emploi ont plutôt diminué cette année dans les vingt-et-un pays européens pris en compte, et ce, malgré donc les retombées de la crise du coronavirus sur le marché du travail. En moyenne, le rapport entre les charges patronales et les salaires bruts est de 15 % pour les impôts et les cotisations obligatoires. Toutefois, il existe des différences : alors qu'en Roumanie, les prélèvements représentent moins de 5 % des salaires bruts, en Slovaquie, leur montant atteint 35 %. Sur ce point, la République tchèque est le pays dont le taux est le deuxième plus élevé de la région, avec 33,8 %.