Selon les syndicats, Škoda Auto prévoit de supprimer 3 000 emplois
L’heure des économies a sonné chez Škoda Auto aussi. Le constructeur automobile, qui compte parmi les plus importantes employeurs en République tchèque, prévoit, selon les syndicats, de réduire ses effectifs de 3 000 personnes d’ici 2023.
Quelque 39 000 personnes travaillent actuellement pour Škoda Auto, parmi lesquelles 34 000 dans les usines implantées traditionnellement en République tchèque. La grande majorité d’entre eux à Mladá Boleslav, à 70 kilomètres de Prague.
Comme l’information avait déjà circulé dans la presse ces dernières semaines, la direction de la filiale du groupe allemand Volkswagen envisage donc très sérieusement de revoir ses effectifs à la baisse dans un proche avenir. Concrètement d’au moins 5%, selon le dernier numéro, paru ce jeudi, de « Škodovácký odborář », le journal hebdomadaire édité par KOVO, la plus grande organisation syndicales existante en République tchèque.
En raison d’un contexte économique délicat, Škoda Auto a déjà procédé, l’année dernière, à une réduction du nombre de ses travailleurs fournis par des agences temporaires. Désormais, c’est donc dans les rangs de ses salariés permanents que Volkswagen entend tailler dans le vif. Si peu de licenciements sont envisagés, les postes laissés vacants par exemple par les départs en retraite ne seront pas l’objet de nouvelles embauches.
Environ 900 000 véhicules sortent chaque année des usines de Škoda. La crise du coronavirus a entraîné une baisse de cette production à 750 000 unités en 2020. Par ailleurs, la société est actuellement confrontée à la pénurie sans précédent de semi-conducteurs dans le monde. L’absence de ce tout petit composant électronique, sorte de « cerveau » qui permet de faire circuler les informations dans une machine, ralentit considérablement sa production.
Škoda Auto n’est pas le seul constructeur en République tchèque à prévoir une réduction de ses effectifs. Le sud-coréen Hyundai, dont les usines sont installées à Nošovice, dans l’est du pays, et qui emploie actuellement quelque 3 300 personnes, envisage d’en faire de même. « Nous prévoyons que le nombre de nos employés à la fin de cette année sera inférieur de 216 à celui de la fin de l’année dernière », a récemment confirmé son attaché de presse, qui avait précisé qu’il ne s’agira pas de départs forcés mais d’une « fluctuation naturelle ».
L’évolution de la situation en République tchèque, où l’insdustrie automobile est progressivement devenu le moteur de l’économie du pays depuis la chute du régime communiste, copie une tendance internationale liée à différents facteurs, comme l’avait confirmé, par exemple, l’annonce faite au printemps dernier par Renault de son plan de restructuration qui s’accompagnera de la suppression de 15 000 emplois dans le monde.