Sénatoriales partielles : nouveau revers électoral pour les sociaux-démocrates

Le chef de l'ODS Mirek Topolanek, photo: CTK

ODS 18 - CSSD 0, la première page des quotidiens tchèques de ce lundi fait ainsi état du nouveau revers électoral subi par le CSSD, le parti social-démocrate du jeune Premier ministre Stanislav Gross, qui essuie là une deuxième défaite après les élections régionales de la semaine dernière. Ce week-end, aucun des candidats du CSSD n'a été élu, dans les 27 circonscriptions où se déroulaient les élections sénatoriales partielles.

Le chef de l'ODS Mirek Topolanek,  photo: CTK
Le principal parti de l'opposition de droite, l'ODS, raffle une nouvelle fois la mise, laissant cette fois à bonne distance le parti communiste, dont le nombre de sénateurs passe de trois à deux. L'ODS dispose désormais de 36 sièges sur les 81 que compte la Chambre haute, alors que les sénateurs CSSD ne sont plus qu'au nombre de 7. Plus grave, seuls 29 sénateurs représentent les trois partis qui forment l'actuelle coalition gouvernementale, et le parti chrétien-démocrate (KDU-CSL) perd, probablement, la présidence de la chambre, qu'exerçait jusqu'ici Petr Pithart.

Stanislav Gross,  photo: CTK
Ne disposant que d'une très fragile majorité d'une seule voix à la Chambre des députés, cette nouvelle redistribution des sièges au Sénat va rendre la tâche du gouvernement encore plus difficile. Les mauvais résultats du CSSD aux dernières consultations électorales avaient coûté sa place au précédent chef du gouvernement, Vladimir Spidla, qui avait démissioné après les élections européennes. Aujourd'hui, l'étau se resserre autour de celui qui l'a remplacé - à la tête du gouvernement et du parti - et qui, malgré sa popularité, n'a pu relever un parti social-démocrate en perte de vitesse et déchiré par des luttes intestines. Stanislav Gross n'en perd pas pour autant de sa combativité. Sa première réaction après l'annonce des résultats ? Pas question encore de démissioner avant la fin de la législature actuelle, prévue pour 2006, mais laisser entendre qu'il faudrait peut-être abolir le Sénat... Mauvais joueur ? Pour ses adversaires mais aussi pour ses partenaires de la coalition gouvernementale, sûrement. Mais la question de la place du Sénat au sein des institutions tchèques se pose avec d'autant plus d'acuité dans les médias nationaux de ce début de semaine que l'abstention a atteint un record historique dans le pays. Moins d'un électeur sur cinq est allé déposer son bulletin dans l'urne. Y a t-il une Chambre de trop au Parlement tchèque ? Dans les rues de la capitale, les opinions restent partagées :

- « Oui, j'ai voté le weekend dernier. Personnellement je suis plutôt pour que le Sénat reste, et je pense que c'est assez important que la démocratie fonctionne de telle sorte qu'il y ait un parlement fort et un Sénat fort. »

- « D'après moi, le Sénat est une bonne soupape de securité, à condition que le système fonctionne comme il doit fonctionner. Si de mauvaises lois sont votées à la Chambre des deputés, alors le Sénat doit être la pour les bloquer afin qu'elles soient à nouveau discutées. »

- « En aucun cas, le Sénat est inutile, une seule Chambre suffit », dit cet homme qui n'a pas été voté.

- « Je n'ai pas voté, et selon moi, le Sénat n'a pas assez de poids politique. Ce n'est pas important de voter pour les sénateurs...»