Siemens devrait quitter Prague en 2009

Photo: CTK

Siemens, l’une des plus grosses sociétés allemandes, s’est établi à Prague il y a six ans. A Zličín, un peu la périphérie de la capitale tchèque, Siemens produit des wagons pour le métro pragois et pour les chemins de fer. Cette semaine, la société a annoncé qu’elle allait quitter Prague en 2009. Les raisons d’une telle décision et les réactions du côté tchèque.

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Siemens n’est pas la première société étrangère qui décide de quitter la Tchéquie pour des raisons économiques. Pourtant, ses raisons sont différentes de celles qui avaient conduit Philips, par exemple, à abandonner son usine d’écrans de télévision classiques à Hranice, en Moravie, dans l’est du pays. Philips ne voulait ou ne pouvait pas investir dans l’innovation alors que Siemens quittera Prague parce que la main-d’œuvre tchèque refuse d’accepter une position de deuxième catégorie, comme l’explique le président de l’une des deux unions syndicales présentes dans l’usine, Jiří Žáček :

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« Nous savions qu’une telle chose pouvait arriver, car il était clair que la société préférerait fermer une usine à l’est plutôt qu’une usine à l’ouest. La direction de la société Siemens a naturellement le droit de prendre une telle décision. Pourtant, cette décision était planifiée à l’avance et il nous semble que nous aurions dû en être informés à temps, pour que nous puissions, éventuellement, participer aux solutions proposées ou réalisées après. »

La direction de la société voudrait éviter le licenciement d’un millier d’employés en tentant de vendre l’usine à une entreprise qui continuerait la production. On écoute le porte-parole de Siemens, Petr Sedláček :

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« Si vous êtes une société privée, et Siemens est une société privée, vous devez prendre des décisions économiques. Si nous prenions des décisions politiques, nos actionnaires ne seraient certainement pas satisfaits. La décision d’arrêter la production à Prague a été précédée d’une analyse détaillée qui a pris en compte tous les aspects possibles : le cours de la couronne, le déficit de main-d’œuvre qualifiée et la faible part de la société sur le marché local. »

Siemens devra, naturellement, rembourser une partie des exonérations fiscales dont la société a bénéficié lors de son entrée en Tchéquie et, pour cela, la vente de son usine de Zličín semble la meilleure solution. D’autres sociétés vont-elles quitter la Tchéquie ? Selon les experts, les grandes sociétés n’en ont aucune raison. Par contre, les petites sociétés de l’entreprise du verre, de la bijouterie ou de la porcelaine pourraient être tentées par une main-d’œuvre bon marché dans les pays plus à l’est de l’Europe.