Les magasins en République tchèque devront tenir compte, dans un proche avenir, d'une réglementation plus stricte en matière de publicité et d'annonce de soldes. En dépit de l'opposition du Sénat, la Chambre des députés a, en effet, adopté, mercredi, à la majorité absolue, un nouvel amendement à la loi sur la régulation de la publicité commerciale.
A Prague, de nombreux consommateurs se souviennent encore de la foire d'empoigne sans précédent qu'avait entraîné, en janvier dernier, la campagne de publicité de Carrefour au moment de l'ouverture des traditionnelles soldes de la nouvelle année. Alléchés par des slogans annonçant jusqu'à 95 % de réduction sur certains produits, des milliers de personnes s'étaient alors précipitées dans les onze magasins que possède l'enseigne française de grande distribution à travers le pays. Mais une fois sur place, les clients, dindons de la farce qui pensaient réaliser l'affaire du siècle, avaient dû se rendre à l'évidence : non seulement les stocks de produits soldés étaient presque inexistants ou seulement disponibles dans certains magasins, mais les prix de départ de certains produits avaient également été surévalués, parfois même du simple au double, au moment de l'annonce des soldes.
Pour éviter que ce genre de situation se reproduise, les députés tchèques ont donc déterminé toute une série de nouvelles mesures, notamment celles qui imposent aux magasins de fixer le début et la fin de la période des soldes, de disposer de stocks de produits suffisants ou encore d'indiquer dans leur campagne de publicité la quantité de produits soldés disponible dans chaque magasin. Cependant, même s'il ne leur plaît pas, les magasins estiment que l'amendement à la loi ne changera pas grand-chose. « Nous pensons que cette nouvelle loi n'apporte rien de nouveau en matière de règles et de normes pour le traitement de la publicité et de la liquidation des stocks. Et bien entendu nous allons nous conformer à la loi, car ce n'est vraiment pas un problème », a ainsi expliqué Petr Vyhnalek, administrateur des magasins de grande distribution Globus.
Par ailleurs, les opposants à la loi, tant politiques que professionnels, estiment que la nouvelle réglemenation n'est pas assez précise dans sa formulation, le terme « offre spéciale » ne faisant, selon eux, pas assez la nuance entre campagne ciblée par la distribution de prospectus, liquidation de stocks et soldes. Il faudra donc attendre les prochaines campagnes de promotion pour en savoir un peu plus sur l'efficacité de la nouvelle réglementation.