Sondage : la Révolution de velours en valait la peine pour deux tiers des Tchèques

Photo: Štěpánka Budková

Des sociologues tchèques et slovaques ont réalisé une étude sur la perception du changement social survenu après novembre 1989. Les résultats de cette étude publiée ce mardi révèlent qu’environ deux tiers des Tchèques interrogés considèrent que la Révolution de velours en valait la peine. Toutefois, les Slovaques se montrent plus critiques à cet égard, car seuls 58% voient cet événement positivement.

Photo: Štěpánka Budková
Près de mille Tchèques et autant de Slovaques ont été interrogés sur leur perception des évènements ayant conduit à la chute du régime communiste en Tchécoslovaquie, ainsi que sur l’évolution de leur vie depuis 25 ans. Réalisé au mois d’octobre, le sondage, publié conjointement par le Centre pour l’étude de l’opinion publique (CVVM) de l’Institut sociologique de l’Académie des sciences et par l’Institut des affaires publiques de Bratislava, devait permettre d’appréhender la façon dont est aujourd’hui perçue la démocratie. Paulína Tabery du Centre pour l’étude de l’opinion publique cite les changements les plus radicaux évalués comme positifs par les personnes sondées :

« Nous avons examiné de nombreux domaines de la vie quotidienne pour savoir si les gens pensent que la situation pour chacun d’entre eux est meilleure, inchangée ou s’est aggravée. Et effectivement, nous avons appris que les gens pensent qu’une nette amélioration est constatable pour la liberté d’expression, le libre accès aux informations, la liberté de voyager et de travailler à l’étranger ainsi que l’accès à l’éducation. »

Paulína Tabery,  photo: Académie des sciences
Toutefois, le degré de satisfaction des citoyens tchèques et slovaques chute à propos d’autres sphères touchant à des sujets de société. Paulína Tabery poursuit :

« A l’inverse, des domaines ont également empiré selon l’opinion publique. Celle-ci dénonce la détérioration de la situation sociale. Les personnes évoquent les difficultés liées à la recherche d’opportunités de travail, ainsi qu’à la sécurité des citoyens et aux questions de sécurité sociale. »

En comparaison avec les données récoltées auprès des Tchèques, les Slovaques se sont néanmoins prononcés de façon plus critiques à l’égard des changements du régime : 55 % des Tchèques considèrent que leurs conditions de vie se sont améliorées par rapport à 1989, tandis que seuls deux cinquièmes des Slovaques sont du même avis. Zora Bútorová, de l’Institut des affaires publiques de Bratislava, explique les raisons de tels écarts :

« Il existe des raisons et des différences objectives, qui concernent avant tout le marché du travail en Slovaquie, où un taux élevé de chômage accable les personnes dans de nombreuses régions. Les gens remarquent également qu’un grand nombre de leurs concitoyens vont chercher du travail en République tchèque. Donc il découle de cette comparaison tchéco-slovaque à propos des perceptions du niveau de la vie quotidienne, que la situation est quelque peu plus mauvaise pour les Slovaques. »

La création de la Tchécoslovaquie en 1918 reste l’évènement primordial de l’histoire tchéco-slovaque, invoqué en premier lieu comme le plus positif des évènements. La création de la Slovaquie en 1993 est également mieux perçue par les Slovaques (78%), que la création de la République tchèque par les citoyens tchèques (71%). L’étude révèle également une autre donnée, qui fait savoir que 67% des électeurs communistes souhaitent le retour du régime d’avant 1989.