Sport et restrictions : à Prague, League 5 Academy s’adapte aussi
Français installé à Prague depuis quelques années, Andrew Argent est le responsable de League 5, une association qui propose aux enfants diverses activités centrées autour du football, tout en leur faisant découvrir multiculturalisme et multilinguisme. Andrew Argent nous explique comment il s’est adapté aux diverses restrictions appliquées depuis un an et comment il comptait s’adapter à leur assouplissement :
Comment recevez-vous ces nouvelles règles sanitaires ? On imagine qu’un maximum de douze personnes, par groupe de deux avec dix mètres entre chaque groupe, ce n’est pas évident pour jouer au football ?
« Depuis le début de la pandémie, nous avons respecté les mesures strictement, point par point. Nous nous sommes toujours adaptés. Mais pour jouer au football, effectivement, c’est très compliqué. Avec ces dernières mesures, la seule chose que nous allons proposer, ce sont des entraînements individuels, c’est-à-dire un enfant et un adulte. Nous aviserons lorsqu’ils ouvriront à plus d’enfants ou à plus de personnes, mais pour l’instant leur recommandation pour jouer au football en groupe étant compliquée, nous conservons un entraînement individuel. »
Proposiez-vous ces entraînements individuels déjà avant ces nouvelles mesures ou allez-vous les reprendre à la faveur de cet assouplissement ?
« Justement : nous les proposions déjà depuis septembre. Nous avons voulu essayer, c’était quelque chose de nouveau pour nous, car nous avons toujours fait des entraînements de groupe jusqu’à ce que nous ne puissions plus rien faire. Nous avons commencé en septembre 2020 et cela dure jusqu’à maintenant. Mais en s’adaptant : il y a eu la période de septembre jusqu’à mi-décembre au cours de laquelle on avait le droit de faire des entraînements avec jusqu’à six personnes, cinq enfants et un entraîneur en respectant des distances de deux mètres. Par contre, au niveau de l’académie en elle-même, que ce soient les entraînements du dimanche matin, le centre de loisirs, les anniversaires, pour lesquels nous avions une demande importante … Tout ça, c’est terminé. »
Comment se porte l’association ? Est-ce difficile ou restez-vous malgré tout serein quant au futur ?
« Serein, je ne peux pas l’être puisqu’on est encore dans l’expectative, on attend sans savoir ce qui va se passer. Par contre, on essaie. On essaie des choses. On s’adapte. On ne peut pas partir du principe que l’on va se plaindre, dire que ça ne va pas, sinon on aurait mis la clé sous la porte et au revoir. Mais toutes les familles et tous les enfants qui sont contents de nos services n’y auraient malheureusement plus accès. Donc, on essaie. Ça pourrait aller mieux, mais on n’est pas à plaindre. Tous nos éducateurs sont en forme, toutes nos familles vont bien, et c’est l’essentiel. Le reste, ce n’est que du matériel et ce n’est pas trop un problème pour nous. »
Que vous disent les parents et les enfants ? Ressentez-vous une demande de leur part, par exemple pour des activités en ligne ?
« Il y a une grande impatience, bien sûr ! Dès que certains parents, surtout les plus volontaires, entendent des mesures d’assouplissement, ils nous appellent pour savoir ce que l’on fait. C’est toujours compliqué puisque nous essayons de suivre à la lettre ce qui est recommandé, donc nous leur répondons que nous ferons au mieux.
Nous n’avons pas forcément eu de demande d’entraînement en ligne, par contre nous avons proposé de nous-mêmes sur notre chaîne YouTube (https://www.youtube.com/channel/UCfXOeLsdySxcAgxzEuksQ9w) une cinquantaine de contenus d’entraînement individualisés ou par deux ou trois enfants qui sont adaptés. Cela va des enfants de 3 ans avec des jeux très ludiques, aux personnes de 90 ans qui veulent jouer … Nous avons mis cela en ligne, et les parents peuvent refaire tout ça dans leur jardin ou dans leur salon, il n’y a pas de restriction là-dessus. »
Combien de personnes accueillez-vous durant vos stages en temps normal ?
« C’est variable. Le dimanche matin, cela pouvait aller de dix enfants par groupe jusqu’à une quinzaine. Nos groupes, c’est 3-5 ans, 6-8 ans, 8-10 ans, 10 ans et plus … La météo aussi pouvait dicter tout cela. Nous ne sommes pas un club : nous sommes là pour les enfants et les familles qui veulent s’amuser le dimanche matin. Pour les autres activités, cela dépendait de la demande. Comme je suis français, on travaillait beaucoup avec le Lycée français. »
Vous n’avez donc pas de terrain de base, et vous vous déplacez là où on vous demande ?
« C’est bien la problématique. Le seul terrain que nous avons, nous le louons. Mais avec la pandémie, ils ont dû fermer, donc nous n’y avons plus accès. Comme nous sommes proches d’un football de notre enfance, nous proposons un football de rue. Par exemple, la grande place de Výstaviště dans le quartier de Holešovice nous permet de proposer des entraînements de ‘street football’. Quand il fait beau, cela nous permet d’être en extérieur, et de réduire les coûts puisque les parents n’ont ainsi pas à supporter la location d’un terrain. »