Les JO chinois ont pris fin dimanche. Bilan côté tchèque : six médailles, dont trois en or et trois en argent. Un bilan mitigé : c’est le moins bon résultat de la délégation nationale depuis 1956, quand le pays s’appelait encore la Tchécoslovaquie. Mais un bilan pas catastrophique pour autant, notamment grâce à deux grandes dames.
Kateřina Emmons, photo: CTK
Les JO chinois ont pris fin dimanche. Bilan côté tchèque : six médailles, dont trois en or et trois en argent. Un bilan mitigé : c’est le moins bon résultat de la délégation nationale depuis 1956, quand le pays s’appelait encore la Tchécoslovaquie. Mais un bilan pas catastrophique pour autant, notamment grâce à deux grandes dames. D’abord grâce à Kateřina Emmons : elle a remporté la première médaille d’or de ces jeux à la carabine 10m, avant d’en remporter une d’argent quelques heures plus tard, cette fois au tir à 50 mètres rifle trois positions.
Barbora Špotáková, photo: CTK
L’autre grande dame, c’est évidemment Barbora Špotáková, qui a réalisé un exploit dans une discipline où les Tchèques ont l’habitude d’exceller, le javelot. Son dernier lancer de la finale restera dans les annales. Deuxième derrière la Russe Abakumova, la championne du monde en titre a sorti le grand jeu et battu le record d’Europe avec un jet à 71,42 m. La quatrième performance de l’histoire, rien que ça, pour une victoire historique et symbolique : Barbora Špotáková a battu la Russe le 21 août, 40 ans jour pour jour après le début de l’invasion de la Tchécoslovaquie par les chars soviétiques. Un hasard du calendrier auquel la Tchèque a avoué avoir beaucoup pensé :
Barbora Špotáková, photo: CTK
« Je dois dire que, même si je ne veux pas être pathétique et en faire tout un symbole, ça m’a quand même trotté dans la tête. Une motivation incroyable, quand, en plus, la Russe réalise un lancer extraordinaire par rapport à ses performances pendant la saison... Je me suis dit qu’un 21 août ça allait être difficile de renverser la situation. Mais la lanceuse polonaise m’a dit de me battre jusqu’à la fin et m’a donnée de l’énergie. »
Barbora Špotáková, photo: CTK
Devant les médias du monde entier à Pekin, Barbora Špotáková a répété qu’elle appréciait d’autant plus cette victoire que c’était l’anniversaire du jour de l’invasion. Mais pas devant la télévison russe. "Je suis lâche, mais sur le moment je ne me suis pas sentie de le dire", a-t-elle confié au quotidien Pravo.
Pour le plaisir, je vous propose d’écouter le commentateur de la télévision finlandaise pendant le sixième et dernier lancer de la Tchèque. La Finlande, autre pays où le javelot est une discipline très prisée. Vous allez l’entendre, le commentateur est plus qu’enthousiaste.
En plus des trois médailles remportées par Emmons et Špotáková, rappelons que c’est aussi au tir, dans la discipline de la fosse olympique (ou trap) que le Tchèque David Kostelecký a rafflé la troisième médaille d’or tchèque.
Roman Šebrle, photo: CTK
En canoë-kayak, la paire composée de Jaroslav Volf et d’Ondřej Štěpánek a remporté l’argent en slalom bi-place, derrière la paire slovaque. De l’argent aussi pour Ondřej Synek, deuxième de l’épreuve de skiff remportée avec huit dixièmes de seconde d’avance par le Norvégien Olaf Tufte.
Côté déceptions, le champion olympique en titre, Roman Šebrle, blessé, n’a pris que la sixième place du décathlon de Pékin. En saut en hauteur, Jaroslav Bába et Tomáš Janků ont pris respectivement la sixième et la septième places de la finale.
Avec ces six médailles, la République tchèque se classe 24e au classement final par nations, derrière le Brésil, et juste devant la Slovaquie.