Sur son camion Tatra, Karel Loprais vise une historique septième victoire à Dakar

Karel Loprais

Pour la dix-septième fois, Karel Loprais a pris, le 1er janvier, de Clermont-Ferrand, le départ du 26e Rallye-raid Dakar. Au volant de son camion Tatra, le pilote tchèque entend rallier, le 18 janvier prochain, le Lac Rose, à Dakar, au Sénégal, en vainqueur pour la septième fois de sa carrière. Pour cela, Loprais doit toutefois faire face à une concurrence très relevée.

Karel Loprais
Contraint à l'abandon en 2003, Karel Loprais, recordman des victoires toutes catégories confondues avec le pilote-moto français Stéphane Peterhansel, effectue son grand retour sur les pistes et les dunes africaines. En janvier dernier, lors de l'étape marathon sans assistance entre Ghadamès et Ghat, en Lybie, son Tatra n'avait pas résisté à un terrible tonneau effectué à la réception d'une bosse. Roue avant arrachée pour le camion et, surtout, vertèbre lombaire en miettes pour lui, le légendaire pilote tchèque avait alors été rapatrié le moral en berne dans sa Moravie natale. La « slivovice », eau-de-vie de prunes spécialité et fierté de la région qu'il emmène toujours avec lui pour faire passer le soir le goût du sable saharien, ne pouvait plus suffire à le remettre sur pieds.

Depuis, les mécaniniens de Tatra Team ont effectué un énorme travail de réparation pour que Karel Loprais et son équipage disposent de nouveau au départ d'un T 815 capable de terrasser une concurrence essentiellement constituée des rivaux russes de Kamaz, mais aussi des camions néerlandais DAF ou encore du nouveau modèle japonais Hino Ranger. Le difficile et long tracé de 11 000 km proposé cette année par les organisateurs, à travers le Maroc, la Mauritanie, le Mali et le Burkina Faso avant l'arrivée au Sénégal, semble toutefois pouvoir avantager les camions Tatra. Ces derniers, malgré un moteur moins puissant que celui des DAF, disposent, en effet, « du meilleur châssis au monde », selon Karel Loprais. Pour lui, les terrains piégeux et cassants sont d'ailleurs « la seule chance de prouver que les Tatra sont costauds car ils ont besoin d'un terrain diffcile. »

En attendant, après cinq étapes et les deux premières spéciales marocaines sur des pistes essentiellement callouiteuses et sinueuses, Karel Loprais occupait, ce lundi soir, la cinquième place au classement général à 43'40'' du leader, le Russe Vladimir Tchaguine sur un camion Kamaz. Une position d'attente idéale avant d'aborder, jeudi, la Mauritanie, ses ergs et ses paysages à couper le souffle.