Symbols : une exposition qui met en lumière les symboles tchèques
Une exposition consacrée aux symboles nationaux tchèques se tient actuellement au Musée national à Prague. Jusqu’au 20 septembre, une centaine d’objets issus des collections du musée sont présentés au public.
Comme dans d’autres pays, en République tchèque aussi, les symboles nationaux, dont la liste figure dans la Constitution, possèdent une importance particulière. C’est ce que confirme Marek Junek, un des organisateurs de l’exposition :
« Les symboles nationaux font partie de notre vie quotidienne. Nous les voyons sur nos cartés d’identité, dans les rues, sur les façades des bâtiments, et c’est pourquoi nous avons voulu organiser cette exposition. Pour montrer aux visiteurs que ces symboles font partie de notre vie. »
Pièces de monnaie, billets…. Ces symboles sont effectivement partout. Ils symbolisent l’autorité publique et ornent aussi, par exemple, en sport, les équipements des équipes nationales.
« Les gens connaissent généralement ces symboles, car ils les utilisent. Par exemple, lors des matchs de foot, les gens dans les tribunes agitent des drapeaux et portent des maillots aux couleurs de la nation. »
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Comme par exemple lors des manifestations actuellement en Biélorussie, où le drapeau blanc-rouge-blanc est devenu l’emblème de l’opposition démocratique au président Loukachenko, le drapeau est un symbole majeur pour les Tchèques. Toutefois, il n’a pas toujours été le même en fonction des époques. Le drapeau actuel de la Tchéquie était déjà celui de la Tchécoslovaquie de 1920 jusqu’à 1992. Marek Junek explique pourquoi ce drapeau tchèque, à la différence du slovaque, est resté le même :
« Quand Tchèques et Slovaques se sont séparés en 1992, un traité a été signé entre les deux nouveaux pays, mais concernant le drapeau, cela s’est réglé différemment. La Slovaquie aussi voulait conserver le drapeau tchécoslovaque, mais les négociations politiques ont abouti à ce que soit la République tchèque qui le garde. Du coup, la Slovaquie a dû en créer un autre. »
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« Le blanc et le rouge sont des couleurs typiques pour les peuples slaves. Les drapeaux polonais ou russe sont très similaires au nôtre. Au Moyen-Age, le blanc et le rouge étaient utilisés sur les armures. Sur le blason, le lion de Bohême était toujours en rouge sur fond argenté. C’est pourquoi nous avons ces deux couleurs : l’argenté étant blanc sur le drapeau. Et le bleu a été rajouté en 1920 pour intégrer la Slovaquie, mais il représente aussi la Moravie, la Silésie et la Ruthénie subcarpathique qui a fait partie de la Première République tchécoslovaque jusqu’en 1938. »
Devant l'aigle morave à carreaux rouges et blancs portant une couronne, adapté de l'aigle de saint Wenceslas, empereur du Saint Empire romain germanique, et l’aigle noir couronné, qui représente lui la Silésie, le lion argenté à double queue et couronné représente le pouvoir et la souveraineté pour la Bohême avec Prague en son centre. Aujourd’hui encore, ce lion, souvent utilisé seul, reste le symbole le plus important pour la République tchèque. Ses origines remontent aussi au Moyen-Age.
« Le lion est le plus ancien symbole national tchèque. Il est apparu au XIIIe siècle en remplacement de l’aigle qui était typique à cette époque en Europe. Le lion est donc devenu le symbole de l’Etat. La Slovaquie ne possède pas d’aigle comme symbole, car il n’existait pas d’Etat slovaque avant la création de la Tchécoslovaquie. C’est pourquoi les Slovaques n’avaient pas de symboles d’Etat. »
Les symboles peuvent remplir plusieurs fonctions, comme pour l’intégration des citoyens, mais aussi rappeler l’histoire de l’Etat et du pays. Parmi les visiteurs, certains trouvent qu’il est important de connaître l’histoire de ces symboles, dont l’évolution est souvent mal connue.
Tereza : « Je pense que c’est important pour la nation d’avoir de tels symboles et j’étais intéressée par leur histoire, leur évolution. »
Alexandra : « C’est important pour que les gens n’oublient pas leur histoire. Je pense qu’ils devraient l’apprendre. Pour ma part, j’ai appris beaucoup lors de cette exposition, c’est vraiment intéressant. »
Barbora : « Je pense que c’est important de connaître l’histoire, car aujourd’hui nous avons des problèmes qui souvent ont un lien avec le passé, avec notre histoire. Peut-être qu’on devrait davantage nous enseigner cela à l’école. Je ne connaissais pas vraiment l’histoire de nos symboles, comment ils étaient autrefois, et c’est intéressant de voir comment ils ont évolué à travers le temps. »
L’exposition débute avec des objets et des symboles datant de 1918, année de la création de la Tchécoslovaquie, et permet d’observer les changements qui se sont opérés au fil des décennies. Des objets datant de la période communiste sont également exposés. On trouve aussi des drapeaux, d’anciennes Constitutions, l’Ordre du Lion blanc ou encore d’anciens billets et pièces.