Telefonica rachète Cesky Telecom

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Le gouvernement tchèque a approuvé mercredi la cession des 51,1% du capital de l'opérateur historique Cesky Telecom au groupe espagnol Telefonica. Il s'agit d'une des plus importantes privatisations de ces dernières années dans le pays.

Le ministre des Finances d'un gouvernement qui ne tient plus qu'à un fil pouvait se montrer satisfait lorsqu'il a annoncé la nouvelle à la presse, mercredi soir. Le montant de la transaction indiqué par Bohuslav Sobotka - près de 83 milliards de couronnes (soit 2,74 milliards d'euros) - est en effet supérieur à ce que prévoyait la plupart des analystes.

Le groupe espagnol Telefonica, qui avait été recommandé par une commission interministérielle la semaine dernière, raffle donc la mise, devant ses concurrents européens, les opérateurs helvétique Swisscom et belge Belgacom. L'offre de France Telecom n'avait quant à elle même pas été prise en compte en raison de ses conditions jugées « désavantageuses et inacceptables » par les autorités tchèques.

La transaction en faveur de Telefonica doit encore être entérinée par la Commission européenne, mais la nouvelle est d'ores et déjà considérée comme une très bonne nouvelle par l'ensemble des commentateurs pragois : « le prix de vente dépasse les rêves les plus fous » peut-on lire par exemple en titre d'un éditorial du quotidien Mlada Fronta Dnes. Et même jusque dans les rangs de l'opposition, on se félicite de cette privatisation. Oldrich Vojir est député du Parti civique démocrate et vice-président de la commission économique à la Chambre basse :

« Le processus s'est, apparemment, déroulé d'une bonne manière et le prix proposé correspond à la valeur des parts cédées. La deuxième bonne nouvelle est que cette entreprise va désormais appartenir à un acteur privé et j'espère que nous allons en conséquence assister à une baisse des prix pratiqués jusqu'ici. »

Alors à quoi va servir l'argent que va rapporter la deuxième plus importante privatisation de l'histoire du pays après celle de Transgas ? Cette question fait la une du journal économique Hospodarske Noviny, et la réponse du gouvernement reste pour l'heure assez floue. Selon les premières informations, une bonne partie de la somme devrait venir renflouer les caisses des fonds pour le transport et l'habitat. Le Fonds pour le patrimoine national (FNM) devrait également en profiter pour remplir ses engagements, notamment dans le domaine de l'environnement. Bohuslav Sobotka a par ailleurs indiqué qu'il comptait proposer l'utilisation d'une autre partie du montant versé par Telefonica comme réserve pour la réforme tant attendue du système des retraites. Selon le vice-Premier ministre Martin Jahn, « la priorité pour l'économie tchèque reste cependant l'achèvement du réseau routier. »

Nous reviendrons sur les conséquences de la privatisation de Cesky Telecom dans notre prochaine rubrique économique, diffusée en première dès vendredi soir.