Temelin et le tourisme
L'ouverture de la centrale nucléaire de Temelin, à 70 km de la frontière autrichienne, est non seulement à l'origine d'un litige entre la République tchèque et son voisin du sud, mais elle risque aussi d'avoir un impact fort négatif sur le tourisme local. Elle décourage, en effet, les touristes étrangers, et pas seulement eux, de visiter la Bohême du sud. Astrid Hofmanova.
Les spécialistes sont unanimes: à cause de la centrale nucléaire de Temelin, des touristes étrangers n'ont plus l'envie de visiter ce beau coin de notre pays réputé pourtant par sa nature pittoresque et nombre de villes, châteaux et monuments historiques et culturels, qui avaient attirés en Bohême du sud des milliers de touristes. « Cet été », se plaint la directrice d'une agence de voyages de Bechyne, « on a enregistré une baisse d'intérêt sans précédent, cela non seulement du côté des touristes étrangers mais aussi des Tchèques ». Selon elle aussi, bientôt, les centres de loisirs dans les parages de Temelin seront contraints de fermer, car la vue des tours de refroidissement, non seulement est loin d'évoquer les cent tours pragoises, mais les tours, voilées de nuages de vapeur, font littéralement peur.
Temelin a fait bouger, aussi, les prix des terrains à bâtir et de l'immobilier, qui ont connu une baisse spectaculaire dans la région. Il s'avère, aujourd'hui déjà, que l'ouverture de la centrale nucléaire de Temelin aura un impact négatif non seulement sur les environs les plus proches de Temelin, mais aussi sur toute la Bohême du sud. Marcel Götz, directeur du Centre d'information de Ceské Budejovice, estime que les pertes risquent d'atteindre des milliards de couronnes. « Nous les devons, entre autres, aux blocages de la frontière tchéco-autrichienne par les adversaires autrichiens de la centrale de Temelin, qui étaient le pavé de l'ours du tourisme, dans cette région », constate-t-il.