Tennis : Kvitová, où s’arrêtera la chute ?

Petra Kvitová, foto: ČTK

En venant à bout de la Roumanie de Simona Halep (3-2) à Cluj le week-end écoulé, l’équipe féminine de République tchèque de tennis s’est qualifiée pour les demi-finales de la Fed Cup pour la huitième année consécutive. Mais si elles comptaient dans un passé encore récent essentiellement sur le talent de Petra Kvitová pour aligner les victoires, les Tchèques, doubles tenantes du titre et vainqueurs quatre fois de la compétition ces cinq dernières années, doivent désormais apprendre à composer avec les contre-performances de celle qui reste, sur le papier, leur meilleure joueuse. Deux fois défaite en Roumanie, Petra Kvitová, sans entraîneur depuis son élimination au 2e tour de l’Open d’Australie, n’a remporté qu’un seul match depuis le début de saison et semble s’enfoncer dans la crise.

Petra Kvitová,  photo: ČTK
Comme lors de la finale contre la Russie à Prague en novembre dernier (http://www.radio.cz/fr/rubrique/sport/fed-cup-la-republique-tcheque-regne-sur-le-tennis-feminin-et-conserve-son-titre), l’héroïne tchèque du week-end de Fed Cup aura une nouvelle fois été Karolína Plíšková. Alors que son équipe était menée deux points à un après la défaite de Kvitová contre Halep (4-6, 6-3, 3-6) dimanche en début d’après-midi, c’est elle, Plíšková, qui a sauvé les meubles et assuré la qualification des siennes en remportant d’abord le quatrième simple contre Nicola Miculescu (6-4, 4-6, 6-3), puis le double décisif aux côtés de Barbora Strýcová. Dans la douleur, les filles tchèques se sont ainsi offert une demi-finale alléchante contre la Suisse de Belinda Bincic (11e mondiale) et Martina Hingis en avril prochain.

Mais au-delà de cette qualification, ce qui restera de cet affrontement acharné contre la Roumanie, ce sont les deux revers consécutifs concédés par Petra Kvitová, une première pour elle en Fed Cup. Et même si un quelconque manque d’investissement ne peut en aucun cas être reproché à celle qui n’est désormais plus que 9e mondiale, le discours de Kvitová pour expliquer sa défaite contre Simona Halep, qui faisait suite à celle contre Miculescu (37e mondiale) la veille, n’était pas celui d’une championne habitée par la haine de la défaite :

« C’est difficile à dire pourquoi je n’ai pas gagné. Cela s’est joué sur quelques points et, malheureusement, je n’ai pas très bien maîtrisé ces moments-clés du match. Je disposais d’un break d’avance dans le troisième set, mais cela n’a pas suffi. Malgré le résultat, c’était dans l’ensemble un bon match de ma part. Je pense vraiment être en progrès et je dois m’appuyer là-dessus pour continuer à avancer. »

Petra Kvitová,  photo: ČTK
Ou arrêter de reculer… Car si elle se maintient encore dans le Top 10 mondial et demeure, à la lecture du classement WTA, la meilleure joueuse tchèque actuelle (devant Karolína Plíšková, 10e), Petra Kvitová, c’est une évidence, régresse plus qu’elle ne progresse. Sentant que sa carrière avait besoin d’une « nouvelle et forte impulsion et d’un changement », selon ses propres dires, l’ancienne double lauréate de Wimbledon (2011 et 2014) et finaliste du dernier Masters à l’automne, a annoncé, fin janvier, qu’elle s’était séparée de son entraîneur David Kotyza après un travail en commun long de sept ans. Depuis, c’est sans coach que Kvitová évolue :

« Les choses ne sont pas si simples. Je suis comme je suis, c’est mon naturel, et j’ai besoin de quelqu’un avec qui je m’entends bien. Malheureusement je dois reconnaître que je suis un peu difficile et exigeante. Et puis il faut aussi que ce soit un bon entraîneur, ce n’est donc pas facile. »

Et à en croire la Tchèque, qui disputera seule les prochains tournois de Dubaï et Doha, elle n’est, dans l’état actuel des choses, pas spécialement pressée de retrouver un conseiller qui l’accompagne partout sur le circuit :

« Je ne peux pas dire que je cherche une solution à tout prix. La situation actuelle me convient plutôt bien et je pense que cela m’aidera mentalement. Il faut d’abord que je remette les choses en place dans ma tête et que je fasse le point pour envisager l’avenir. Donc non, ce n’est pas quelque chose qui me préoccupe plus que cela. J’estime pouvoir me débrouiller seule pendant quelque temps, après on verra. »

Et on verra si Petra Kvitová, qui s'était accordée une pause d'un mois et demi au début de l'année 2015 après avoir souffert d'une mononucléose, parvient à se relancer, elle qui n'a plus dépassé les quarts de finale d'un Grand Chelem depuis son dernier titre sur le gazon londonien en 2014.