Tennis – Open d’Australie : Kvitová et Berdych présents au rendez-vous
Les deux meilleurs joueurs tchèques actuels participeront en ce début de semaine aux quarts de finale de l’Open d’Australie. Si Tomáš Berdych, dont le comportement a fortement déplu au public de Melbourne, ne sera pas favori contre Rafael Nadal, Petra Kvitová peut, elle, en revanche, objectivement espérer voir beaucoup plus loin…
« Je suis contente de me qualifier de cette manière. Mes performances correspondent à mon statut de tête de série numéro deux. Faire partie des huit dernières joueuses encore en lice dans le tournoi est une première satisfaction, car je suis assurée de faire ici au moins aussi bien que l’année dernière. Mais bien entendu, j’espère que ça ne va pas s’arrêter là. »
Face à Ana Ivanovic, ancienne vainqueur de Roland Garros, Petra Kvitová a toutefois connu un passage à vide vers la fin de la deuxième manche. Alors que la gauchère tchèque menait 5 jeux à 3, un smash d’apparence facile raté lui a fait encaisser huit points de suite pour se retrouver à 5-6 dans un petit vent de panique. A ce moment-clef du match, la championne de Wimbledon, en grande joueuse qu’elle est maintenant devenue, a toutefois retrouvé ses esprits pour finalement s’imposer dans le jeu décisif, profitant pour cela également de deux doubles fautes coup sur coup de son adversaire. Selon son entraîneur, David Kotyza, les crises passagères pendant certains de ses matchs pourraient renforcer psychologiquement Petra Kvitová :
« J’ai eu le sentiment qu’elle a pensé que le point était déjà acquis avant même d’exécuter son smash. C’est une faute qui aurait pu lui coûter cher et la marquer moralement puisqu’elle a ensuite perdu les deux jeux suivants et s’est retrouvée menée face à une joueuse qui, inversement, avait retrouvé de la confiance. C’est la deuxième fois depuis le début du tournoi que Petra est confrontée à ce genre de situation. Mais l’essentiel est qu’elle sache s’en sortir, et c’est forcément un plus pour la suite du tournoi. »
« Quand elle ne joue pas très bien, elle gagne quand même. C’est ce qui fait la différence entre les joueuses normales et les championnes. Même quand tout ne tourne pas rond, elles savent comment s’en sortir pour gagner. Je pense que Petra est maintenant dans une bonne position pour atteindre la finale et gagner le tournoi. Elle a progressé en faisant évoluer son jeu : elle monte plus au filet, elle utilise plus le slice sur son revers et elle varie beaucoup plus ses coups. C’est ce qui me plaît chez elle. Elle cherche toujours à s’améliorer. Elle ne s’inquiète pas trop du classement mondial, elle sait que la première place viendra si elle continue comme elle le fait. Et elle le fait très bien ! »
Chez les hommes, Tomáš Berdych a lui aussi atteint le stade des quarts de finale. En huitièmes, dimanche, le Tchèque, tête de série n° 7, a toutefois dû batailler pour se débarrasser de l’Espagnol Nicolas Almagro, 10e meilleur joueur mondial, en quatre sets (4-6, 7-6, 7-6, 7-6). En quarts de finale, Tomáš Berdych retrouvera un autre Espagnol, le n° 2 mondial, Rafael Nadal :
Contre Rafael Nadal, ce mardi, Tomáš Berdych ne bénéficiera toutefois probablement pas des faveurs d’un public australien réputé pour son sens du fair-play. En refusant de serrer la main de son adversaire à l’issue de son match contre Nicolas Almagro, le Tchèque s’est fait copieusement siffler à la sortie du court. Berdych a reproché à l’Espagnol de lui avoir tiré dessus sur une de ses montées au filet. Vexé et énervé, le Tchèque n'a donc accepté ni les excuses d'Almagro, ni la traditionnelle poignée de main de fin de match. Il s’en explique :
« Si on regarde tout cela objectivement, il a fait une erreur et j’en ai fait une aussi. Selon moi, nous sommes tous les deux responsables, mais ce n’est pas la peine d’en faire tout un plat. Lorsque je le reverrai sur un prochain tournoi, ce ne sera pas un problème pour moi de m’entraîner avec lui. Je continue toutefois à penser qu’il aurait pu jouer la balle autrement. Qui a joué au tennis sait qu’il y a toujours un autre moyen de jouer que de tirer sur son adversaire. Il n’a donc sans doute pas choisi la meilleure solution, mais c’est du passé, et pour moi, l’affaire est close. »
