Tennis – Open d’Australie : seule Kvitová…

Petra Kvitová, photo: AP Photo/Mark Schiefelbein

Les amateurs de tennis tchèques en rêvaient. Petra Kvitová l’a fait, pas Karolína Plíšková, et la finale de l’Open d’Australie ne sera donc pas 100 % tchèque. Tandis que Kvitová a battu l’Américaine Danielle Collins en deux sets (7-6, 6-0), ce jeudi à Melbourne en demi-finales, et s’est ainsi qualifiée pour la troisième finale d’un tournoi du Grand Chelem de sa carrière, Plíšková, elle, a été dominée par la Japonaise Naomi Osaka en trois sets (2-6, 7-5, 4-6).

Karolína Plíšková,  photo: AP Photo/Kin Cheung
Cela aurait constitué une grande première, sans en être tout à fait une. Le tirage au sort ayant bien fait les choses en plaçant Petra Kvitová et Karolína Plíšková dans chacune des deux moitiés du tableau de l’Open d’Australie, et toutes deux étant parvenues jusque dans le dernier carré du tournoi, nombreux étaient ceux – ne serait-ce qu’en République tchèque – avant la tenue des demi-finales à espérer deux issues victorieuses de façon à pouvoir vivre, ce samedi, la première finale d'un Grand Chelem qui aurait mis aux prises deux joueuses tchèques.

En réalité, le public a déjà assisté à deux finales tchèques par le passé. En 1985 et 1986, les matchs pour l’obtention du titre à l’US Open avaient vu Hana Mandlíková puis Helena Suková être opposées à Martina Navrátilová. A l’époque toutefois, cette dernière possédait déjà depuis respectivement quatre et cinq ans la nationalité américaine. Une finale Kvitová – Plíšková aurait donc offert la première confrontation de l’histoire entre deux joueuses défendant les couleurs de la République tchèque en Fed Cup, compétition qu’elles ont remportée ensemble à maintes reprises ces dernières années.

Las, il ne sera finalement rien de cela. Car si Petra Kvitová, qui n’a toujours pas concédé le moindre set à ses adversaires depuis le début de la quinzaine à Melbourne, a assumé son rôle de favorite en se débarrassant sans trop de frayeurs de Danielle Collins dans la première demi-finale inscrite au programme de la journée, Karolína Plíšková a été contrainte de s’avouer vaincue contre Naomi Osaka, 4e mondiale et lauréate du dernier US Open. Vingt-quatre heures à peine après son renversant succès aux dépens de Serena Williams, la Tchèque est naturellement ressortie de la Rod Laver Arena avec pas mal de regrets :

Karolína Plíšková et Naomi Osaka,  photo: AP Photo/Andy Brownbill
« J’ai eu ma chance aujourd’hui, et je pense que je l’aurais eue en finale aussi si je m’étais qualifiée. Il ne m’a pas manqué grand-chose, mais l’enchaînement des deux matchs en si peu de temps contre deux adversaires du niveau de Serena et de Naomi était très compliqué. Je ne pense pas avoir mal joué aujourd’hui, mais c’est comme ça… C’est une déception, c’est sûr, mais si je continue sur la lancée de ce que j’ai produit ici, je pense que j’aurai d’autres occasions de gagner un Grand Chelem. »

Des titres du Grand Chelem, Petra Kvitová en possède déjà deux à son palmarès. Vainqueur de Wimbledon en 2011 et 2014, elle s’apprête à disputer, à 28 ans, sa troisième grande finale, la première à Melbourne. Affutée physiquement comme elle l’a rarement été depuis le début de sa carrière, la Tchèque étale une forme et un niveau de jeu impressionnants. Déjà sacrée à Sydney avant l’Open d’Australie, elle a aligné contre Danielle Collins une onzième victoire consécutive, et ce malgré une première moitié de match très accrochée :

Petra Kvitová,  photo: AP Photo/Mark Schiefelbein
« Durant le premier set, j’ai davantage lutté contre moi-même que contre mon adversaire. Je n’étais pas aussi libérée que j’aurais voulu et dû l’être. Gagner le tie-break m’a facilité les choses et permis de dérouler dans le deuxième set. »

Actuelle n° 6 mondiale, Kvitová défiera donc Naomi Osaka samedi avec l’ambition non seulement de décrocher le troisième titre du Grand Chelem mais aussi de s’installer, en cas de succès, pour la première fois dans le fauteuil de n° 1 mondiale. Même donc sans être 100 % tchèque, cette finale ne s’annonce pas moins excitante pour autant.