Tournage de la série Borgia à Prague: le retour des grosses productions en République tchèque
La chapelle Sixtine est à Prague. Enfin, pas vraiment : en fait une réplique de la chapelle du Vatican a été fabriquée dans les studios Barrandov de la capitale tchèque pour les besoins du tournage des premiers épisodes de la série Borgia, une série TV historique sur la famille à la réputation sulfureuse dans l’Italie de la Renaissance, tournée en studio, dans un palais de Prague et aussi à Telč. Depuis l’adoption en 2010 par le gouvernement tchèque de mesures fiscales avantageuses pour les producteurs qui viennent tourner dans le pays, la République tchèque est redevenue une destination privilégiée par les maisons de production étrangères. Un véritable appel d’air pour les professionnels tchèques du secteur.
Depuis quelques mois, le gouvernement tchèque a décidé de permettre aux productions audiovisuelles qui viennent tourner dans le pays de bénéficier d’un crédit d’impôt. Klaus Zimmermann :
« Oui, nous sommes bénéficiaires du crédit d’impôt tchèque. Je crois que nous sommes le projet qui a le plus bénéficié de cette aide puisqu’elle venait juste de commencer en 2010 quand nous avons commencé notre préparation ici. Donc on a vraiment eu beaucoup de chance que cette aide ait été approuvée l’année dernière. »L’architecte tchèque Milena Koubková a dirigé les travaux de rénovation du palais praguois dans lequel sont tournées la majorité des scènes de cette série sur la saga des Borgia. Voir les productions étrangères revenir en République tchèque est pour elle un vrai soulagement :
« Malheureusement, après une bonne période, les autres pays de la région ont commencé à offrir des avantages fiscaux aux producteurs. Notre gouvernement a hésité tellement longtemps que nous, les employés du secteur, nous avons dû aller travailler ailleurs, comme nous sommes très qualifiés on a reçu des offres pour aller notamment en Allemagne et en Hongrie. Mais nous voulons travailler chez nous, donc heureusement que la série Borgia se tourne ici et que les mesures fiscales ont enfin été prises. » Le producteur français Christian Benoist est installé à Prague depuis plusieurs années. Il espère que le nouveau crédit d’impôt tchèque va être prolongé à l’avenir.« Toute production de long-métrage ou de téléfilm qui dépensera sur place au moins 500 000 euros (400 000 pour les téléfilms) sera suivie d’un audit à la fin du tournage qui décidera de rendre jusqu’à 20% des sommes dépensées sur place. la baisse d’investissements en République tchèque a été importante puisqu’en quelques années, on est passé d’environ 3 milliards et demi de couronnes à 700 millions de couronnes. Cela ne s’explique pas seulement par la concurrence, il y a eu la crise et moins de tournages un peu partout. Parce que l’euro a été très cher par rapport au dollar donc les producteurs américains sont restés chez eux pour tourner. Mais aussi parce que des pays comme la Hongrie avaient ce crédit d’impôt. »
La concurrence entre pays d’Europe centrale et orientale reste rude pour attirer les productions étrangères. D’ailleurs une autre série sur la famille Borgia, produite par une société américaine cette fois-ci, vient d’être tournée à Budapest, en Hongrie.