Traité de Lisbonne : la ratification plus que jamais en suspens
Un deuxième référendum sur le Traité de Lisbonne se tiendra en Irlande ce vendredi. Jeudi encore, les sondages laissaient à penser que le « oui » devrait cette fois l’emporter, permettant ainsi la ratification du document. Si tel est le cas, les yeux de toute l’Europe se braqueront alors sur Prague. La République tchèque sera en effet le dernier pays européen où la ratification du document restera en suspens.
Dans leur première plainte, les sénateurs ODS n’avaient en effet contesté que certains passages du Traité de Lisbonne. Cette fois, ils s’en prennent à la constitutionnalité du document dans son ensemble. En attendant son examen, la Cour constitutionnelle doit toutefois d’abord établir si la plainte est formellement recevable. Si elle l’est, une date devrait alors être arrêtée pour son examen. Car comme le reconnaît Pavel Rychetský, l’Union européenne exerce une forte pression sur la République tchèque :
« Nous savons que toute l’Europe attend de voir quelle sera l’issue de cette procédure. Nous savons que se tiendra fin octobre le sommet de l’Union européenne durant lequel sont attendues des réponses aux questions de base. Mais je suis aujourd’hui incapable de vous dire si la Cour constitutionnelle sera en mesure de se prononcer et de fixer une date avant l’ouverture du sommet ou si cette procédure va se prolonger par exemple jusqu’à la fin de l’année. »Pour rappel, la Pologne n’a elle non plus pas encore ratifié le Traité de Lisbonne. Le président Lech Kaczynski a toutefois annoncé que si le « oui » l’emportait lors du référendum en Irlande, il signerait le document. Václav Klaus sera alors pour de bon le dernier. Un scénario qui ne serait sans doute pas pour lui déplaire.