Traité de Lisbonne : une ratification « pas si simple » pour Mirek Topolanek
Les dirigeants de l'Union européenne ont signé jeudi le traité remplaçant la défunte Constitution, au cours d'une cérémonie solennelle à Lisbonne. Le Premier ministre Mirek Topolanek et son ministre des Affaires étrangères Karel Schwarzenberg y ont représenté la République tchèque et apposé leur signature sur le document qui doit encore être ratifié par tous les Etats-membres.
« La cérémonie de Lisbonne était belle, le soleil européen brillait et l’Hymne à la joie a résonné, et nous n’avons pas caché notre joie pendant la signature... Le président nous a confié la tâche de signer à Karel Schwarzenberg et à moi. Nous étions mandaté par le gouvernement et c’est la raison pour laquelle nous avons signé. »
Pour le chef de la diplomatie tchèque, Karel Schwarzenberg, après l’échec de la Constitution européenne, ce nouveau traité est « le meilleur de ce que l’on pouvait atteindre ». Le vice–Premier ministre en charge des Affaires européennes Alexandr Vondra préfère, lui, l’emploi de métaphore :« L’important, c’est que la conception de ce traité soit plus conservatrice, plus traditionnelle et que ce traité ne contienne pas seulement des accélérateurs d’intégration mais aussi quelques freins et sécurités. C’est comme une voiture, dans laquelle chacun des Etats membres peut s’installer confortablement et choisir un rythme d’intégration davantage sur mesure. »
Les dirigeants européens espèrent que le traité, dont le contenu avait été approuvé le 19 octobre dernier après des mois de douloureuses négociations entre les 27, sera ratifié partout dès 2008 et entrera en vigueur au 1er janvier 2009. La date de ratification en République tchèque n’est pas encore fixée.
Mirek Topolanek : « Je n’ai pas beaucoup d’influence sur ce processus, parce que la ratification sera soit parlementaire, et là ce sera au Parlement de décider quand le vote aura lieu, soit elle ne sera pas parlementaire, et là je n’aurai vraiment aucune influence. »Et le Premier ministre de préciser que cette ratification ne sera « pas si simple ». L’ODS, sa formation, a déjà annoncé qu’elle ferait examiner la conformité du nouveau traité avec la loi fondamentale tchèque par le Conseil Constitutionnel. Pour certains analystes, ce serait également une manière de ne pas ratifier « trop tôt », pour ne pas compromettre la présidence tchèque de l’UE au premier semestre 2009. En effet, une des nouveautés apportées par ce nouveau traité est de remplacer le système de présidence tournante par une présidence permanente.