Trois universités se réunissent à Prague pour parler d’histoire
Composée de huit institutions de renommée internationale, l’Alliance universitaire européenne 4EU+ a organisé récemment un séminaire à Prague. Intitulé « Anatomie d’une capitale baroque », il a rassemblé des étudiants tchèques, français et polonais, ainsi que leurs professeurs. Reportage.
Au carrefour de la culture et de l’histoire, l’alliance 4EU+ rassemble. Pendant deux jours, les étudiants des universités de Prague, Varsovie et de la Sorbonne se sont réunis pour parler d’histoire mais aussi échanger et partager.
Jaroslav Svátek, principal organisateur de cette rencontre, est maître de conférence à la Faculté des Lettres de l’université Charles et enseigne l’histoire médiévale :
« L’histoire de cette alliance commence dans un des discours du président français Emmanuel Macron qui a lancé un défi pour les universités européennes de se regrouper, il y a six ans. Il est vrai que les universités européennes commençaient à se regrouper dans des alliances et l’une des alliances était née de l'initiative des universités de la Sorbonne, de Varsovie, d’Heidelberg et de Prague. Comme il y a eu d’autres membres par la suite, l’alliance s’appelle 4EU+ : elle regroupe les quatre universités fondatrices, ainsi que celles de Milan, Copenhague, Genève et de Panthéon-Assas. »
Cette année, ce séminaire universitaire élabore l’anatomie de la capitale baroque que représente Prague. Et cela plaît aux étudiants. Parmi eux, Martin, 21 ans, étudiant à Sorbonne Université. Il est en Erasmus à l’Université Charles pour apprendre les langues tchèque et polonaise.
« Je suis fan d’art baroque depuis que je suis tout petit, j’adore ça donc forcément, j’ai profité de l’occasion de participer à cette rencontre. On peut visiter des monuments qui sont souvent fermés au public, pour lesquels on n’a pas forcément droit à une visite guidée, ou c’est trop cher. Donc c’est sympa ! »
Au programme de cette rencontre : conférences, excursions commentées dans la ville et visites guidées. Eglantine, elle aussi étudiante à la Sorbonne, a particulièrement apprécié la visite de la bibliothèque baroque du monastère de Strahov :
« Avoir l’opportunité de visiter une bibliothèque de cette envergure est toujours très intéressant. J’adore les livres anciens donc pouvoir en voir d’aussi près c’est un réel plaisir! Le baroque est un sujet qui m’est totalement inconnu, mais j’aime beaucoup apprendre, mon principal intérêt, c’est de découvrir, la curiosité avant tout ! »
Les étudiants polonais, tchèques et français ont pu également suivre une conférence de Xavier Galmiche, professeur de littérature tchèque et d’études centre-européennes à la Sorbonne, qui portait sur le baroque et la littérature. L’occasion pour le professeur de présenter son recueil intitulé « Znaky a přízraky » (Signes et spectres) à Prague.
« À chaque fois qu’on m’invite à Prague, j’accepte, je suis content d'être là ! Ça fait pratiquement quarante ans que je viens ici, mais je me sens toujours à l’étranger, je ne suis pas devenu tchèque pour autant ! Nos relations qui étaient très importantes pour moi ont trouvé un cadre institutionnel tout-à-fait génial où on peut co-diplômer et organiser des cours communs, ce sont des possibilités de voyages et de collaborations importantes. »
Cette rencontre, c’est donc une collaboration académique qui fait vivre l’histoire, comme le souligne encore Jaroslav Svátek :
« L’initiative vise surtout à rendre d’une manière directe l’image de l’Europe centrale aux étudiants français et aux non tchèques, c’est quelque chose de très important. Je pense que l’intérêt pour l’histoire de l’Europe centrale en France est assez peu développé et c’est dommage. C’est grâce à cette excursion que l’Europe centrale se montre comme un théâtre très riche par l’histoire et les monuments. L’un de nos objectifs est également de mettre les étudiants locaux en contact avec leurs collègues à l’étranger et de faciliter les échanges. Ce qui me tient à cœur, c’est de développer ce que j’appelle une diplomatie universitaire, mais pas uniquement au niveau scientifique. Je trouve important de favoriser les relations entre les étudiants de différents pays, même au-delà du programme Erasmus. »
Cette diplomatie universitaire dont parle Jaroslav Svátek met un point d’honneur à promouvoir le dialogue. Emma Zuchowska, doctorante à l’université de Varsovie, apprécie tout particulièrement cette liberté d’échange.
« La Pologne est un pays très fermé académiquement. Cette possibilité d’échanger avec les doctorants et les étudiants français et tchèques est donc très importante pour nous. »
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