Tylek et Tyleček : « L’art c’est l’équilibre entre la beauté et la poésie »
Tylek et Tyleček sont deux artistes tchèques. Partis en France au début des années 1980, ils créent depuis leurs œuvres dans leur atelier parisien. Des toiles résolument optimistes et poétiques. Tous deux revendiquent un art coloré et vivant, et l’idée d’un art torturé leur est étranger. Zdenka et Jiří Tylek (Tylek et Tyleček sont leur nom d’artistes) exposent pendant tout le mois de novembre leurs œuvres à la Galerie La Femme ainsi qu’au Café Italia place de la Vieille-Ville. Radio Prague a d’abord demandé à Zdenka d’évoquer leur départ pour la France.
Z.T. : « C’était en 1983. La Tchécoslovaquie était complètement fermée. On recherchait la liberté pour notre peinture. Alors avec nos enfants, nous sommes partis et nous sommes arrivés en France. »
Quand vous êtes arrivés en France, c’était difficile de vous faire une place en tant qu’artistes ?
J. T. : « Vous savez, c’est une époque un peu oubliée. Mais là, avec le vingtième anniversaire de la chute du rideau de fer, j’avoue que j’ai un peu les larmes aux yeux... La période qui l’a précédé une époque que je veux oublier. Mais nous avons été très bien accueillis en France, on a réellement pu s’exprimer librement. »
Et aujourd’hui vous avez une galerie à Paris, rue Daguerre...
ZT : « Oui, c’est bien cela. Début 1986, on a ouvert notre atelier, où on a travaillé au début. Après, comme la situation s’est améliorée ça s’est transformé en galerie d’art ouverte au public. »
On se rencontre à Prague, car vous avez une exposition, une double-exposition même. A la fois à la Galerie La Femme, mais également au Café Italia, sur la place de la Vieille-Ville. Le thème principal des œuvres que vous exposez, c’est la femme, le désir, l’amour, la fleur. Pourriez-vous détailler de quoi il retourne ?
J. T. : « Vous savez, dans une époque un peu triste, eh bien moi j’aime plutôt la beauté. A partir de là, évidemment tout le monde artistique moderne va me jeter par la fenêtre ! A mon âge, je pense à la jeune génération. Et la poésie, la beauté sont quelque chose qui doivent être montrés. Je n’ai rien contre la critique et c’est vrai qu’on peut montrer des choses catastrophiques. Mais l’art c’est l’équilibre entre la beauté et la poésie. Mais en France ou ici à Prague, on dirait qu’on s’attache à ne voir que les choses négatives. Donc moi et ma femme, on veut se positionner par rapport à la beauté. »